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Après quatre séances proches de l'équilibre autour des 4550 points, la Bourse de Paris a brutalement décroché vendredi, chutant de 2,82%.Affecté par une série de facteurs négatifs, en particulier de mauvaises statistiques aux Etats-Unis et une remontée de l'euro, l'indice CAC 40 a perdu 128,40 points à 4.428,96 points, dans un volume d'échanges étoffé de 4,1 milliards d'euros. "Beaucoup de facteurs ont joué négativement", selon Alexandre Baradez, analyste chez IG France. Effet de change et possible remontée des taux"Après la croissance molle du Produit intérieur brut américain au premier trimestre publiée hier", les indicateurs du jour aux Etats-Unis "ont attisé un peu les craintes en matière de consommation, alors même que l'économie américaine y est fortement dépendante", explique-t-il. Le moral des ménages aux Etats-Unis, mesuré par l'Université du Michigan a ainsi baissé en avril, et les dépenses de consommation des ménages aux Etats-Unis ont progressé bien moins vite que leurs revenus en mars. "L'effet de change, parallèlement au renforcement de l'euro, a aussi pas mal joué", poursuit Alexandre Baradez. "Des déclarations de membres de la Fed allant dans le sens d'une possible remontée des taux directeurs de l'institution en juin, une influence négative des marchés américains en recul ou encore des prises de bénéfices" après la hausse des dernières semaines, sont aussi venus s'ajouter, selon lui. Sanofi et Bénéteau en berne, Technicolor et Seb en vedetteSur le front des valeurs, la baisse significative de Sanofi, poids lourd de l'indice, a aussi tiré la cote vers le bas. L'action du groupe pharmaceutique a perdu 5,36% à 72,11 euros, le marché se montrant déçu par des résultats contrastés au premier trimestre et inquiet face aux rebondissements dans son projet d'achat de la société de biotechnologies américaine Medivation qui a rejeté son offre conduisant Sanofi à la menacer d'une OPA hostile. Vinci a reculé de 1,15% à 65,24 euros, pénalisé par un repli de 1,8% de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Lanterne rouge du SRD, Bénéteau a plongé de 16,10% à 10,11 euros après la publication d'un chiffre d'affaires et d'un résultat opérationnel courant inférieurs aux attentes au premier semestre de son exercice 2015/2016. Plus forte hausse du SBF 120, Technicolor s'est par contre envolé de 17,82% à 5,99 euros, conforté par une hausse de 56,7% de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Seb a bondi de 10,13% à 97,87 euros, après un premier trimestre "très encourageant", selon le groupe d'électroménager domestique qui a confirmé ses objectifs annuels. L'emploi américain point fort de la semaineLes chiffres de l'emploi américain en avril constitueront le point fort de la semaine prochaine pour la Bourse de Paris et ses voisines européennes qui pourraient néanmoins profiter de plusieurs jours fériés pour respirer. Car même si les places boursières ne fermeront pas leurs portes le jeudi de l'Ascension, cette journée fériée dans de nombreux pays les privera de pas mal d'intervenants. La Bourse de Londres sera pour sa part fermée lundi. Les investisseurs les plus assidus seront néanmoins récompensés par un chiffre de tout premier plan en plein coeur du pont, avec le rapport mensuel sur l'emploi américain en avril publié vendredi. "La semaine prochaine le rendez-vous important sera l'emploi américain, avec le risque d'une réaction en deux temps, vendredi pour les investisseurs présents et le lundi suivant au retour de tous les opérateurs", résume Isabelle Enos, directrice adjointe de la gestion de B*Capital (BNP Paribas). Les investisseurs n'attendent pas de mauvaises surprises car le marché du travail américain affiche une progression solide ces derniers mois. "Nous n'avons pas d'inquiétude pour le taux de chômage qui atteint des niveaux très confortables", explique David Kalfon, président de la société de gestion Amaïka Asset Management. Mais, poursuit-il, il sera intéressant de prendre connaissance du taux de participation et de l'évolution des salaires "actuellement en phase d'accélération". Avant cette échéance clé, les investisseurs auront dès lundi les chiffres ISM d'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis en avril à se mettre sous la dent. Le pétrole passe au second plan "L'ISM manufacturier et l'emploi seront déterminants pour savoir si l'économie américaine reste solide ou s'il y a des à-coups comme en début d'année", surtout dans la foulée de la réunion de la Réserve fédérale américaine qui s'est tenue cette semaine, souligne Mme Enos. L'institution a décidé à cette occasion de continuer à attendre avant de remonter ses taux directeurs, en arguant d'une croissance économique aux Etats-Unis ralentie. Mais tout en affichant sa prudence, elle s'est montrée plus optimiste sur les perspectives en assurant dans son communiqué que l'activité allait "croître de façon modérée". "Nous avons l'impression que la Fed ne croit pas beaucoup à ce ralentissement. La croissance est certes un peu faible mais elle est contrebalancée par un marché du travail toujours solide. Et il y a une série d'éléments qui vont plutôt dans le sens d'une accélération au 2e trimestre", analyse M. Kalfon. Et selon lui, même si "la Fed a décidé de se laisser la porte ouverte pour agir au mois de juin, une remontée des taux semble difficilement envisageable une semaine avant le référendum au Royaume-Uni" sur une sortie de l'Union européenne, relève-t-il. Au final, cette réunion n'a eu qu'un effet limité sur les marchés, contrairement à la déception suscitée par son homologue japonaise. "Il y avait des attentes très fortes mais la Banque du Japon (BoJ) a choisi le statu quo", rappelle Mme Enos. A la réunion précédente, l'institution avait déjà pris les marchés à contre-pied, or "quand une banque centrale commence à surprendre les marchés, ce n'est jamais bon signe", note M. Kalfon. Selon les deux experts, un des éléments les plus positifs de la semaine a été que les investisseurs ont pris du recul face aux évolutions des cours du pétrole. "Normalement quand le pétrole baisse, cela pénalise 10% de la population et des entreprises, or depuis le début de l'année quand les cours du brut refluaient, tout reculait significativement", observe M. Kalfon. Parallèlement sur le plan microéconomique, la saison des résultats a continué à battre son plein et elle devrait suivre son cours la semaine prochaine aussi avec en particulier au programme Royal Dutch Shell à Londres, Veolia, Legrand ou Air France à Paris, ainsi que Commerzbank, BMW, Lufthansa ou Siemens à Francfort. Et comme le souligne Mme Enos: "cette période de publications d'entreprises permet de remettre les pendules à l'heure après les exagérations qui ont caractérisés les marchés au premier trimestre" en fournissant aux investisseurs des éléments tangibles sur l'état des entreprises.




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