Algérie

Bourse et capital-investissement



Bourse et capital-investissement
Le marché financier en Algérie continue d'accuser d'immenses retards en termes de modernisation des modes de financement de l'investissement, en dehors de l'instrumentation classique des crédits bancaires.L'accès aux ressources nécessaires à l'investissement via le marché boursier ou à travers le capital-investissement reste ainsi des plus limités, alors que ces modes de financement connaissent un véritable essor sous d'autres cieux. «La finance de fonds propres connaît actuellement un certain regain d'intérêt en Algérie, mais continue d'enregistrer un manque de dynamisme comparativement à notre région», tranchent les participants à la première édition du Forum de la finance, organisé récemment par l'Association des diplômés de l'Ecole supérieure de banque (ADEB).Mettant en avant les retombées «extrêmement positives» que pourrait avoir le capital-investissement sur l'économie nationale, ces experts ont émis nombre de recommandations pouvant permettre de développer concrètement cet important volet de la finance. Opération financière consistant en des prises de participations temporaires dans le capital de sociétés en quête de fonds propres, le capital-investissement, notent les experts de l'ADEB, peut aider grandement à favoriser l'amélioration de la gouvernance et l'affermissement de la transparence à tous les niveaux au sein des entreprises. Ceci étant, relèvent-ils, «le dispositif réglementaire encadrant cette activité en Algérie a restreint le champ de son exercice en le réservant à des sociétés dotées d'au moins 100 millions de dinars de capital et en assimilant la société de gestion et le fonds de capital-investissement».Aussi, selon eux, «il est nécessaire d'aller vers une séparation entre la société de gestion qui regroupe les professionnels du métier détenteurs de la compétence et le fonds de capital-investissement qui, lui, regroupe les fonds investis par les bailleurs de fonds». L'enjeu, nous explique le président de l'ADEB, Yazid Taalba, est de permettre aux professionnels du métier de se constituer en sociétés de gestion pour intéresser les détenteurs de ressources financières excédentaires afin de constituer des fonds à investir et à gérer. Dans ce même ordre d'idées, l'ADEB préconise de consacrer de nouvelles incitations fiscales, à l'adresse des bailleurs de fonds eux-mêmes, telles qu'une exonération de l'IBS pour la quotité des bénéfices placés dans des fonds de capital-investissement.Les capitaux-investisseurs ayant vocation à sortir du capital de l'entreprise, après une phase d'investissement de 5 à 7 ans en moyenne, il est donc nécessaire d'?uvrer à développer suffisamment le marché boursier, qui est l'un des canaux privilégiés pour organiser ce type de sorties. A cet égard, font ressortir les conclusions du Forum de la finance, la Bourse d'Alger reste malheureusement «l'une des moins dynamiques de la région», son niveau de capitalisation étant d'à peine 14,2 milliards de dinars, soit moins de 1% du produit intérieur brut (PIB).Pour y remédier, le Forum préconise, entre autres pistes de travail, de réaliser une mission ad hoc par les autorités du marché, de concert avec les professionnels et les investisseurs institutionnels, «pour une introduction simultanée de plusieurs entreprises publiques et privées afin de donner de la profondeur au marché financier». De même, il est recommandé par les mêmes experts d'?uvrer à inciter les grandes entreprises nationales, publiques et privées, à ouvrir leur capital en Bourse, notamment les banques et les opérateurs de télécommunication ; de réserver un statut particulier aux entreprises cotées, en leur offrant par exemple un traitement préférentiel en matière d'aide à l'investissement et d'accès aux marchés publics, de multiplier le nombre des professionnels de la Bourse, dont surtout les intermédiaires en opérations de Bourse (IOB) et, enfin, d'instaurer un système efficient de Bourse en ligne à travers notamment la mise en place d'un mode de règlement et livraison de titres en instantané via des plateformes centralisées.




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