Algérie

Bouras, le roi du « Makhazni » vous salue bien Patrimonial



Pour le plus commun des profanes, la ville de Chlef reste liée à de très grandes figures du chant bédouin. La ruée vers les mines du Zaccar au début du siècle a donné lieu à un véritable eldorado autour duquel se sont greffées de solides structures socio- culturelles. Dans cette ville marquée par le goût et l'opulence, il y a ce magnifique chant Makhazna, dont seul sait le faire le vénéré cheikh Bouras, un intrépide artiste sorti tout droit de l'opulente plaine par qui arrive la joie. « Le Gharbi est pour Chlef ce qu'est un Romain pour Rome ». On en a pour tous les goûts. Le célèbre Maoussem de Sidi Abed, révélateur des grands échanges culturels a laissé trace à de magnifiques idylles qui ont donné à la ville l'appellation de pays des Ghraba. Révélateur à plus d'un titre, Chlef d'où coule le plus grand fleuve d'Algérie fut une espèce de « Mississipi du blues algérien » qui inspira tous les chanteurs du mode Makhazni. Son illustre précurseur nous vient du modeste bourg de Chtya sur les berges du fleuve, son style particulier a donné un souffle nouveau au bédouin. Il sera basé sur un changement de rythme, permettant ainsi de passer aisément d'une qacida à une autre. Il se produira souvent avec El Khaldi. Trop sollicité, sa santé commence à se détériorer. Des malaises liés au surmenage l'éloigneront peu à peu de la scène. En 1958, il périra mystérieusement dans un accident de train. Mais comme Benbrahim et Hamada, son nom reste indissociable du chant bédouin. Abdelkader Bouras est né en 1912 à Chlef. Il est très attiré par la poésie du melhoun de Omar Mokrani, Boudali, El Khaldi. Et c'est tout naturellement que vers les années 1940, il commence à interpréter des chansons bédouines. La région connaît alors une grave crise économique consécutive à la Seconde Guerre mondiale. Il doit se déplacer à Alger pour trouver du travail au port d'Alger. Il n'abandonne pas pour autant sa passion et continuera à animer des fêtes, surtout dans la région de Blida où il commencera à connaître la renommée. Son temps libre sera consacré à améliorer ses techniques musicales et vocales. Ainsi, il s'adjoindra deux flûtistes et remplacera le tar par le bendir. Ses spectacles sont très colorés, souvent accompagnés de fantasia et de danseuses. Pendant la Révolution, il véhiculera des messages patriotiques, ce qui lui vaudra quelques démêlés avec la police. Mahieddine Bachtarzi ayant remarqué son immense talent l'aidera à l'enregistrement, de la célèbre chanson Megouani...


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