Algérie

Boumerdès: Trop chères les oranges



Terre d'élection de la culture des agrumes, la célèbre plaine de la Mitidja occupe une place de choix dans la superficie consacrée à cette spéculation avec près de 30.000 ha, soit 50% des surfaces réservées à l'agrumiculture. Néanmoins, le verger de la Mitidja qui comprend les wilayas d'Alger, Blida, Tipasa et Boumerdès est soumis depuis quelques décennies à d'innombrables contraintes, notamment de la rareté de l'eau destinée à l'irrigation suite aux sécheresses répétitives de ces dernières années.  Cette année a vu un autre problème imprévu, à savoir les effets négatifs des bouleversements climatiques sur la végétation en général.

 Du coup, la production agricole est touchée sérieusement dans son ensemble et les manques à gagner pour les agriculteurs sont importants. Le cas de la culture des agrumes est des plus significatifs comme l'expliquent les spécialistes et les arboriculteurs, car tout le monde l'a remarqué en cette période de production d'agrumes. Ces fruits de saison très prisés par les Algériens sont devenus hors de portée de nombreuses bourses, les prix du kilogramme de l'orange ont atteint des pics jusqu'à 180 DA, un peu moins pour la clémentine.

 Cependant, pour expliquer cette flambée des agrumes sur le marché, les spécialistes comme les commerçants imputent cet état de fait à des considérations climatiques qui avaient sévi durant la période de novembre 2008 lorsque la chute de grêle et de grêlon avait causé une catastrophe dans les milieux de la profession.    Le cas d'une exploitation située à Dar El-Beïda pratiquant la culture d'agrume a été signalé récemment à des responsables de l'assurance agricole. Le 1er novembre 2008, la plantation d'agrumes de cette exploitation a été dévastée par des chutes de grêle et de grêlon de volume très important par rapport à la normale, ceci a provoqué une chute presque des pousses qui allaient porter la production de cette saison. Le chef de groupe de cette exploitation s'est inquiété également de la non disponibilité des pouvoirs publics qui n'ont pas daigné prendre en charge les dommages causés aux arbres malgré que l'exploitant n'avait pris le soin de contracter une assurance de production. D'ailleurs, un dossier en bonne et due forme a été transmis à qui de droit et dans lequel une attestation de chute de grêle et grêlon a été délivrée par les services de l'office central de la météo de Dar El-Beïda. Cette situation de sinistre s'est répercutée automatiquement sur la production mais aussi sur la qualité des agrumes.

 Certains agriculteurs parlent d'une chute de plus de 50% du rendement, c'est-à-dire de 70 qx/ha au lieu de 150 comme ordinairement. Du coup, le marché n'est pas approvisionné en abondance, ce qui s'est répercuté sur le cours des marchés tout en obéissant à la sacro-sainte loi de l'offre et de la demande.

 Par ailleurs, cette flambée des prix des agrumes a profité en premier lieu aux spéculateurs qui contrôlent principalement l'approvisionnement du marché par des moyens de monopole de la livraison des produits selon le bon vouloir de ces derniers. Aussi, ils achètent sur pied des plantations d'agrumes et une fois la production arrivée à maturité, ils mettent les fruits sur le marché tout en contrôlant les cours suivant leur intérêt commercial, sans que les services de contrôle des prix ne puissent intervenir étant donné que le marché des fruits et légumes est libre. Mais dans cette histoire de l'offre et de la demande, c'est toujours l'infortuné consommateur qui paie la note. Souvent trop salée.




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