Boumerdès: Nuit d'enfer sur la RN 5

Des centaines de familles ont été prises en otage dans leur véhicule dans la nuit de lundi à mardi, sur le tronçon de la RN 5 reliant Alger à Constantine à hauteur de la commune de Corso au lieu-dit Berrahmoune. Selon des témoins qui ont vécu le martyre durant cette fameuse nuit, dont des émigrés qui venaient tout juste de débarquer au port d'Alger pour rejoindre leurs proches en Kabylie, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ont passé des moments pénibles avec la chaleur et la soif.

A l'origine de cette nuit cauchemardesque, la fermeture totale des deux voies de la RN 5 par des dizaines de manifestants venus protester contre la pénurie d'eau qui est à son 15ème jour. Des jeunes très excités ont brûlé des pneus et dressé des barricades sur la route bloquant tout mouvement de circulation, ce qui a engendré un bouchon de plus de 15 km de long.

Pour les automobilistes, c'était véritablement l'enfer mais ils ont dû prendre leur mal en patience durant une bonne partie de la nuit. Et il aura fallu user de toute une diplomatie pour faire revenir les manifestants à de meilleurs sentiments et permettre aux usagers de sortir de ce «piège» et reprendre leur destination avec plusieurs heures de retard. L'intérim du chef de daïra et le président d'APC de Boumerdès ont assuré les habitants de Berrahmoune que leur problème de pénurie sera pris en charge dans les plus brefs délais. Hier aux environs de 15 heures, une délégation de 10 personnes de Corso a été reçue par le chef de cabinet de la wilaya de Boumerdès pour tenter de trouver une solution à cette crise de l'eau.

Les informations qui nous avons pu récolter au sujet de cette coupure d'eau potable font état d'une mauvaise coordination ou de gestion du quota d'eau destiné à la population de la commune de Corso sachant que la station balnéaire de cette localité accueille deux fois plus de monde que durant les autres mois de l'année. Ainsi, il est indiqué que près de 50% d'eau sont consommés en plus pendant les mois de l'été.

 La station de dessalement de Corso de 5000 m³/jour prévue pour les jours de disette a été déménagée il y a quelques mois privant ainsi des milliers de familles de son précieux liquide.

A signaler que ce mouvement de protestation intervient après ceux de la localité de Sahel Boubarak avant-hier, Tidjelabine, les Issers et Boudouaou, il y a quelques semaines. Des manifestations qui se sont produites pour la même raison que celle de Corso, c'est-à-dire l'eau.