Algérie

Boumerdès : «Non à l'ordre constitutionnel autoritaire»


Des dizaines d'étudiants de l'université M'hamed Bougarra de Boumerdès (UMBB) sont sortis hier dans la rue pour dénoncer «l'obstination des tenants du pouvoir à ne pas répondre aux revendications du peuple». Bien qu'ils n'étaient pas nombreux, les manifestants sont toujours aussi déterminés. «Dans une révolution, on doit triompher ou mourir», écrit une étudiante sur une pancarte comme pour démontrer la nécessité de continuer le combat jusqu'au bout. Son camarade, lui, rappelle : «Nous ne sommes pas des clochards, nous ne sommes plus naïfs. Nous sommes des milliers avec une seule voix. Une voix qui gronde à vous faire faire des cauchemars». La manifestation a démarré comme d'habitude de la faculté des sciences de l'ingénieur, en arpentant le boulevard principal de la ville avant d'observer une halte devant la cour de justice, où les étudiants ont scandé longuement des slogans et des chants hostiles au système. De nombreux enseignants ont aussi participé à la marche pour réitérer leur soutien au mouvement populaire et encourager les étudiants à maintenir la mobilisation. Les marcheurs ont exprimé encore une fois leur rejet de la prochaine élection présidentielle en dénonçant la volonté des tenants du régime d'user d'autres subterfuges pour se maintenir en place, ou permettre au système de se régénérer. «Maintenant que l'organisation des élections est devenue chose impossible, Bensalah et consorts veulent nous sortir une autre recette en vue de prolonger le statu quo, alors que tout le monde s'est mis d'accord sur le fait que la Constitution est dépassée et que la crise nécessite une solution politique», analyse Saber, étudiant en biologie. Un avis partagé par un autre manifestant qui a arboré une affiche sur laquelle il a écrit : «On ne veut plus de l'ordre constitutionnel autoritaire et sans légitimité populaire qui a duré 20 ans. On veut construire un ordre constitutionnel répondant aux aspirations du peuple et notamment la jeunesse.» Avant de se disperser, les contestataires ont improvisé un débat devant la faculté des sciences économiques pour discuter des voies et moyens de réussir la transition. Après des échanges constructifs et l'intervention enrichissante d'un enseignant en sciences politiques, les étudiants se sont tous mis d'accord sur l'urgence d'entamer une période de transition sans la participation des symboles du régime et conformément aux exigences du mouvement populaire.
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