Boumerdès: Les trois auteurs d'un assassinat condamnés à mort

Trois complices impliqués dans une affaire d'homicide volontaire ont été condamnés à mort, tard dans la soirée de mercredi dernier, par le tribunal près la cour de Boumerdès. Une affaire de crime crapuleux commis le jour de l'Aïd El-Adha de l'année 1994 dans la commune de Bordj El-Bahri. En cette journée de fête religieuse, les nommés M.H. (femme de la victime), H.A. (amant de M.H.) et M.F. (neveu de M.H.) ont commis l'irréparable après avoir planifié et exécuté froidement M.R. autrement, le mari de M.H. qui a commandité l'assassinat de son compagnon. Selon le rapport des enquêteurs des services de sécurité, les circonstances de cet horrible assassinat se sont déroulées au sein même de la cour du domicile de la victime dans la matinée de l'Aïd El-Adha avant le sacrifice du mouton de l'Aïd. Alors que la victime M.R. s'apprêtait à se raser la barbe assis sur un tabouret donnant son dos à ses 3 bourreaux, M.H., H.A. et M.F. profitent de cette occasion et passent à l'acte en passant le fil de fer qui devait servir à accrocher la carcasse du mouton de l'Aïd, autour du cou de la victime jusqu'à ce que mort s'en suive. Pour faire disparaître le cadavre le plus rapidement possible, les auteurs du crime n'ont pas trouvé mieux que de l'enfouir dans une fosse qu'ils ont creusée dans un coin de la maison. Quelques jours sont passés, la femme de la victime a déclaré à la police que son mari a été porté disparu suite à un attentat terroriste perpétré dans la localité d'Aïn Taya à l'est de la capitale et voulant faire d'une pierre deux coups, elle prétendait qu'elle allait bénéficier d'une indemnité de son défunt mari au titre de victime du terrorisme. Quelques années sont passées, M.H s'est remariée avec son amant H.A en 1997, néanmoins sans documents officiels pour ne pas attirer l'attention des proches de la victime. Mais comme le hasard fait bien les choses, le 21 juin 2007, soit quatorze ans après ce drame, une descente de la police au niveau du quartier «la Soummam» à Bordj El-Bahri, M.F le fameux neveu de la principale accusée M.H, est appréhendé en compagnie de son ami sous l'effet de psychotropes. Dans la foulée des auditions, l'ami du neveu de M.H raconte toute l'histoire du meurtre de M.R et c'est à partir de ses déclarations que les investigations mènent les services de sécurité aux lieu et endroit de l'enterrement. Après avoir repéré la fosse qui a été soigneusement couverte d'une couche de béton, les enquêteurs ont procédé à une fouille de quelques mètres de profondeur pour accéder au reste du squelette de M.R. ainsi que le fil de fer avec lequel il a été étranglé, une truelle et le sac de ciment. A partir de ces preuves irréfutables, il ne restait aux accusés que d'avouer leur crime. Ce qu'a nié dans un premier temps la principale accusée, à savoir la femme de la victime, avant de se rétracter en impliquant son amant et son neveu. Mercredi dernier, les 3 complices n'ont pas bénéficié de l'indulgence du tribunal qui les a tous condamnés à la peine capitale pour homicide volontaire et association de malfaiteurs comme principaux chefs d'inculpation.