Algérie

Boumerdès : La production de poissons a chuté de 75% en dix ans



La saturation des ports de Dellys et Zemmouri a contraint des marins-pêcheurs à aller travailler dans d'autres wilayas du pays.Les habitants de la wilaya de Boumerdès ne profitent pas assez de leur façade maritime. Le poisson bleu reste toujours un produit de luxe pour les ménages. Vu sa rareté, ce produit de la mer, aux bienfaits indéniables pour le corps humain, est cédé à des prix exorbitants sur les marchés de détail. La sardine, très prisée, serait la moins chère, mais elle se vend parfois à 600 DA/kg.
Cette hausse des prix est due notamment à la baisse continue de la production. Le rapport présenté mercredi dernier au conseil de wilaya sur le secteur fait état de 5504 tonnes de poissons qui ont été pêchées durant l'année écoulée dans la région. Une maigre quantité jamais atteinte auparavant.
En 2015, la production était de 8500 tonnes, alors qu'en 2006 elle avait dépassé les 17000 tonnes. Pourquoi cette chute ' Qu'attend l'Etat pour réguler la chaîne de commercialisation et moderniser l'activité de la pêche à travers l'extension des trois ports de pêche de la région afin d'améliorer les conditions de travail des marins pêcheurs '
Le directeur s'en défend en évoquant les spécificités du métier de pêcheur avec ses hauts risques. Selon lui, la rareté du poisson est due à la proximité de nos côtes du plateau continental. L'exposé de M. Kadri sur le secteur énumère les atouts, mais ne s'attarde pas sur les carences. Selon le rapport, la wilaya dispose d'une importante flottille, composée de 16 chalutiers, 149 sardiniers et 390 petites embarcations.
Aujourd'hui, les employés du secteur, dont 4278 marins et 2016 mécaniciens, travaillent dans des conditions très pénibles. Le port de pêche de Dellys est saturé à 200%. Il est ensablé et est un des rares ports du pays à ne pas disposer d'appontements d'accostage. Idem pour celui de Zemmouri El Bahri, où les marins trouvent d'énormes difficultés à amarrer et accoster leurs embarcations, notamment en période de tempête.
«On paie 18 000 DA/ mois, mais nos sardiniers ont subi d'énormes dégâts à cause de l'exiguïté du quai d'accostage», se plaint un pêcheur. Un autre marin, propriétaire d'un chalutier, dit être obligé d'aller travailler à l'ouest du pays à cause de cette situation. Selon lui, la rareté du poisson profite plutôt aux détaillants.
Nos interlocuteurs réclament aussi l'ouverture de la halle à marée afin d'organiser la chaîne de commercialisation. Achevée depuis 4 ans, cette structure est dotée de toutes les commodités. «Elle pourrait traiter jusqu'à 15 000 tonnes de poisson par année, mais elle est fermée pour des raisons que nous ignorons», s'indignent-ils. En somme, ce ne sont pas les problèmes qui manquent dans le secteur. Outre l'anarchie qui caractérise sa commercialisation, le poisson est pêché généralement avant qu'il n'atteigne sa taille marchande, fixée à 11 centimètres.
Au Figuier, les produits de la mer se vendent parfois à 200 mètres de la poissonnerie. Cette structure au style architectural atypique aura coûté 25 millions au Trésor public, mais rares sont les pêcheurs qui y viennent exposer leurs poissons à la vente. Certes, cette poissonnerie devait être implantée en milieu urbain, mais le comportement irresponsable de certains consommateurs explique en grande partie la prolifération du commerce informel.


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