La qualité de l’huile d’olive algérienne n’est pas conforme aux standards internationaux. Son taux d’acidité demeure très élevé par rapport à celui des huiles sur les marchés extérieurs. Ce défaut est l’une des causes principales qui empêchent son exportation.
Ce constat est partagé par les exposants à la Foire nationale de l’oléiculture, qui s’est tenue dans la ville de Beni Amrane, au sud de Boumerdès, à la fin du mois de février dernier.
Selon nos interlocuteurs, la mauvaise qualité de l’huile est le résultat des conditions non conformes de stockage des olives avant leur transformation, et ce, malgré la modernisation des équipements d’extraction.
«C’est une culture chez nous. Nous laissons les olives stockées pendant plusieurs jours avant leur trituration. Parfois, jusqu’à la fin de la cueillette. Ce qui augmente considérablement le taux d’acidité de l’huile obtenue», explique Jugurtha Badja, un oléiculteur de la commune d’Afir, à l’est de Boumerdès.
Pour la plupart des oléiculteurs interrogés, l’idée d’exporter l’huile d’olive n’est pas à l’ordre du jour. Les quelques timides tentatives ont été vouées à l’échec.
«Nous avions eu une demande colossale d’environ 3 millions de litres d’huile d’olive extra vierge émanant des Etats-Unis, via la Chambre internationale du commerce. Malheureusement, il a été impossible pour nous de la satisfaire vu les moyens dérisoires dont nous disposons», déplore Rabah Megdoud, propriétaire d’une huilerie à Beni Amrane.
Une telle opportunité aurait été saisie si l’Algérie disposait d’une vraie industrie de l’huile d’olive. Malgré son énorme potentiel, notamment en Kabylie, le pays n’arrive pas à se placer sur l’échiquier international des exportateurs d’huile d’olive, à l’instar de la Tunisie. Néanmoins, cela n’a pas empêché la présence du produit national dans plusieurs contrées du monde, mais par des voies non commerciales.
Exportation «non commerciale»
Pour l’actuelle saison, la moyenne du rendement d’un quintal d’olive a atteint, dans certaines régions, les 20 litres. A Boumerdès, les années du terrorisme ont contraint des milliers de propriétaires d’oliveraies sises dans les montagnes à les abandonner. Avec le retour au calme, les oléiculteurs ont retroussé leurs manches et se disent prêts à relever le défi, à condition qu’il y ait un accompagnement de l’Etat.
«En 2015, nous avons planté 900 ha d’oliviers. Le greffage des oléastres est utilisé pour gagner du temps dans l’entrée en production. D’ici 2019, nous projetons d’atteindre une production oléicole de 4 millions de litres par an», déclare M. Kharroubi, directeur des services agricoles de Boumerdès.
Cependant, le maillon faible de la filière oléicole est la non-maîtrise des techniques modernes d’extraction de l’huile d’olive. D’énormes efforts doivent être consentis dans le but de changer les idées reçues et contrer les mauvaises pratiques qui sapent l’oléiculture.
Photo: Les conditions de production n’ont pas été améliorées depuis longtemps
Omar Arbane
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Posté Le : 29/03/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo:Omar Arbane ; texte: Omar Arbane
Source : elwatan.com du samedi 26 mars 2016