Boumerdès : L'artisanat un autre créneau pour les chômeurs

Considéré à tort comme étant un secteur de moindre importance du point de vue de la rentabilité économique, l'artisanat dans notre pays est souvent relégué par les pouvoirs publics, comme un meuble au grenier. Néanmoins, pour les plus avertis de nos décideurs, les activités artisanales jouent un rôle important dans la valorisation des potentialités nationales dans les équilibres sociaux, dans la consolidation du tissu économique durable et la création d'emplois, également dans le renouvellement des qualifications et l'insertion professionnelle, notamment des jeunes promoteurs. Dans une vision plus large et réelle, l'artisanat représente en fait un potentiel économique considérable reposant aussi bien sur les métiers traditionnels à large recours aux matières locales, que sur les métiers qui interviennent et contribuent, surtout, dans la réalisation des produits et des services, dans l'ensemble des activités économiques et sont souvent à la base d'actions multiformes d'intégration.

C'est pourquoi, il est temps de passer de la phase «programme de développement sur papier», à celle de la vraie application sur le terrain, en accordant un intérêt particulier à la promotion des ressources humaines, notamment à l'amélioration des qualifications de nos jeunes artisans. Dans ce domaine, il est regrettable de constater que nos deux voisins à l'Est et de l'Ouest nous ont dépassés d'un bail. Dans la wilaya de Boumerdès, pour le secteur de l'artisanat, les choses commencent à bouger. A commencer par la création, en novembre 2003, de la direction de la petite et moyenne Entreprise et de l'Artisanat dont le but principal est, justement, la prise en charge, à l'échelle locale, entre autres, de l'activité artisanale.

Selon les statistiques fournies par la direction de Boumerdès, un fort engouement des jeunes a été enregistré, ces dernières années, pour embrasser une carrière professionnelle dans la filière artisanale. Aussi, est-on arrivé à l'inscription de pas moins de 2.250 artisans à la chambre de l'Artisanat de Tizi-Ouzou, en l'absence de la même structure à Boumerdès.

Ces derniers sont répartis dans l'artisanat traditionnel et d'art, l'artisanat de production de biens et l'artisanat de production de services. D'après le directeur de la PMEA de Boumerdès, il existe une multitude d'activités artisanales qui englobent la confection des bijoux traditionnels, la céramique et la poterie, en passant par le tissage des tapis et d'une variété de couvertures. Pour le premier responsable local de le PMEA de Boumerdès, il s'agit, en fait, de lancer plusieurs défis pour que le secteur de l'artisanat reprenne se place d'antan dans l'économie locale et même régionale. D'ailleurs, l'une des opérations qui tient, à c?ur, le directeur de la PMEA est la réalisation du projet de création de la maison de l'Artisanat qui fait cruellement défaut à Boumerdès comme infrastructure d'appui à la promotion de l'artisanat dans la wilaya. Il y a lieu de signaler que l'inscription de la maison de l'Artisanat, dont a bénéficié la PMEA a été dotée d'une enveloppe financière de 42 millions de DA et les travaux de réalisation vont être, incessamment, lancés au chef-lieu de la wilaya de Boumerdès.

Par ailleurs et sur un autre chapitre, un quota de 43 locaux à usages professionnel et artisanal sera dégagé au profit de jeunes chômeurs, dans le cadre des 100 locaux par commune, projet cher au président de la République. Dans ce contexte, la DPMEA a déjà entamé une campagne de sensibilisation pour inciter les jeunes artisans promoteurs à s'inscrire sur la liste des demandeurs de ce type de locaux commerciaux. Quant aux incitateurs financiers, le directeur de Boumerdès dira: «il existe un fonds sectoriel de promotion et d'aide aux activités artisanales, destiné aux artisans individuels, coopératives et entreprises pour l'acquisition d'équipement et pour le développement des activités artisanales, dans le milieu rural».