Algérie - Revue de Presse


Le terrorisme international en débat La dimension internationale du terrorisme », « La confusion entre terrorisme et résistance », « La lutte contre l?occupation étrangère à l?ombre du terrorisme », « La lutte contre le terrorisme », « Les limites du droit international dans la lutte contre le terrorisme », tels sont quelques thèmes développés hier lors de la Journée d?étude nationale de la lutte contre le terrorisme international organisée par l?université de Boumerdès. Me Souilah Boudjemaâ, juriste et membre du Conseil de la nation, a rappelé que l?Algérie était parmi les tout premiers pays à appeler la communauté universelle à conjuguer ses efforts pour lutter efficacement contre ce fléau. « Nous n?avons pas été très écoutés, mais cela ne nous a pas empêchés de chercher des mécanismes de lutte contre cette violence aveugle en passant par une série de dispositions destinées à juguler le mal : la loi sur la rahma, la concorde civile, la réconciliation nationale et le référendum sur la charte pour la paix et de continuer à ?uvrer à sensibiliser d?autres pays et d?autres nations sur la gravité du terrorisme », a-t-il dit en substance. Mme Farida Benferak, enseignante à l?université de Batna, lui a succédé pour parler de la confusion qu?il y a entre terrorisme et résistance dans le cas d?une occupation étrangère. « Le droit international se trouve confronté aux principes d?autodéfense et d?autodétermination en traitant du terrorisme, une notion intégrée dans les résolutions des Nations unies en 1972 après les attentats des jeux Olympiques de Munich ayant ciblé la délégation israélienne », a-t-elle dit. « Tous les équilibres ayant déjà été rompus, les attentats du 11 septembre 2001 sont venus remettre en cause le caractère sacré du principe de la ??violence légale?? (résistance et autodéfense) et jusqu?à l?autodétermination », ajoute-t-elle. Le terrorisme étant transfrontalier, l?usage de la force est dès lors justifié allant jusqu?à l?intervention militaire et l?ingérence étrangère. Tout cela à l?ombre de la mondialisation qui n?est qu?un autre vocable qui vient se substituer au terrorisme, conclut Mme Benferak. Dans son exposé, elle prend comme exemple le cas palestinien « où les notions de résistance et de terrorisme se mêlent pour créer une situation complexe. Or, par définition, du point de vue du droit international, une résistance suppose une présence militaire sur son territoire et ne vise que des cibles militaires ». Dans l?après-midi, le Pr Abdellah Benhamou a donné une communication sur « Les limites du droit international dans la lutte contre le terrorisme ». « Après le 11 septembre 2001, le terrorisme, ayant définitivement pris une dimension internationale, les juristes ont vu le droit en désarroi, impuissant à lui seul dans la lutte contre ce fléau », a-t-il dit. A présent, les 28 conventions internationales et régionales font face à l?absence d?une définition universelle du terrorisme. Il est vrai que dans la résolution 1373 du Conseil de sécurité, on l?a défini comme étant une menace contre la paix et la sécurité internationales, mais c?est insuffisant. La limite du droit international - qui, par essence, traite de la violence commise par des Etats et non des individus - se trouve aussi dans le « respect des droits de l?homme » qui est imposé même lorsqu?on a affaire à des terroristes, a expliqué M. Benhamou. « Après le 11 septembre 2001, on s?est trouvé face à un vide juridique et même la Cour pénale internationale n?est pas compétente pour connaître des affaires de terrorisme parce qu?il n?est pas inclus dans ses compétences », selon le conférencier qui déclarera que toutes les conventions universelles (13) adoptées jusqu?ici, dont la dernière (13 avril 2005) ayant trait à l?usage de l?arme nucléaire par les terroristes, se sont avérées insuffisantes pour prétendre lutter efficacement contre ce fléau.


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