Le directeur du logement de la wilaya de Boumerdès a exposé, hier, devant le conseil de wilaya le dossier du logement. Dans le chapitre relatif aux habitations AADL, le premier responsable de ce secteur a donné de fausses informations à son auditoire.En effet, il a écrit, noir sur blanc, dans le rapport de présentation — qu'il a d'ailleurs refusé de distribuer à la presse y compris sur flashdisc — que les 2 500 habitations réparties sur 5 sites (Boumerdès 93, Corso 357, Tidjelabine 910, Zemmouri 919 et Boudouaou 221) ont toutes été attribuées. «C'est faux ! Il y a encore des dizaines de logements vides qui ne sont pas encore octroyés. Je suis prêt à témoigner devant n'importe quelle instance sur ce que je dis», s'exclamait, au téléphone, un cadre de l'administration natif de Boumerdès et souscripteur de 2001.Notre interlocuteur cible notamment le site de Boumerdès pour lequel il a opté mais où l'AADL a accepté sa demande avant de changer d'avis pour l'annuler. Notre interlocuteur, qui suit de très près l'actualité de ce dossier comme des dizaines de souscripteurs de 2001 de la wilaya de Boumerdès, lesquels ont observé plusieurs sit-in de protestation devant le siège de la Wilaya pour fustiger l'AADL qui les a marginalisés, nous a donné les détails sur ce qu'il avance.Selon lui, 30 appartements sont vides à Corso, 45 à Boudouaou, 10 à Tidjelabine et un nombre indéterminé à Zemmouri. «Concernant le site de Boumerdès, seuls 23 appartements sur les 93 ont été attribués à des souscripteurs de 2002 qui ont des relations en haut lieu. Ces derniers viennent généralement des autres wilayas du pays», nous dira-t-il en argumentant ses propos par des révélations détaillées sur ces heureux bénéficiaires.Effectivement, dans la majorité des bâtiments du site en question, les logements sont vides et c'est visible de la route. Ces 93 appartements sont effectivement très convoités. Ils sont érigés au centre du chef-lieu de la wilaya à moins d'une trentaine de mètres de la plage.Il y a lieu de rappeler que ce site a fait l'objet de deux articles dans Le Soir d'Algérie. Le second, daté du 4 novembre 2014, relatait le malheur de souscripteurs qui avaient opté pour ce site. Et pour cause, 30 souscripteurs de 2001 résidents de la wilaya de Boumerdès, dont celui cité plus haut, se sont vu annuler, sans aucune explication, les décisions d'affectation après avoir versé 170 000 DA (F4) ou 140 000 DA (F3) comme première tranche. Plus grave, l'AADL avait refusé, en 2011, d'obtempérer à l'injonction du wali Kamel Abbès qui exigeait la distribution immédiate de ces logements. Nous nous sommes présentés à la direction générale de l'AADL, sise à Saà'd-Hamdine, pour avoir plus d'éclaircissements, le DG de l'époque avait refusé de nous recevoir. Depuis, rien n'a vraisemblablement changé.Le scandale étouffé de la constructionQuant au premier article (Le Soir d'Algérie du 26 septembre 2010), il relatait un scandale étouffé au sujet de la construction de ces 93 logements. Leur sécurité avait été effectivement posée à cause du béton défectueux coulé pour ériger les superstructures de certains bâtiments.La faute incombait à une entreprise libanaise, Kherrat Général Entreprise, à qui le projet avait été confié, en 2009, après avoir été retiré à trois entreprises algériennes. Ces dernières, au lancement des travaux en 2006, se sont aperçues que l'architecte de l'AADL s'est trompé dans la conception des plans. Il avait sous-évalué les quantitatifs et fait des erreurs de calcul.Par conséquent, les trois entreprises avaient exigé la signature d'avenants. Ce qu'attendait l'AADL pour résilier les trois contrats avant de confier, gré à gré, le marché global à l'entreprise libanaise laquelle ne s'est pas empêchée de doubler – voire tripler — les prix de réalisation avec, en sus, une erreur — ou un acte délictueux — sur la consistance du béton.Notons que cette société pouvait transférer 28% du montant du marché en devises. La norme minimale d'écrasement du béton exigée par la réglementation algérienne est de 230 bars. Or, celui coulé dans les superstructures de plusieurs bâtiments par l'entreprise libanaise ne résistait qu'à une pression de 170 bars. C'était le constat du CTC (Contrèle technique de construction). Ce qui avait fait dire à un technicien du CTC, qui suivait de près cette affaire : «Pour moi, ces logements sont à démolir.» Par la suite, sur conseil du même organisme de contrôle, les appartements en question ont été confortés. Des travaux supplémentaires à facturer.En 2010, nous avions pris contact avec les responsables de l'entreprise libanaise et envoyé nos questions écrites à l'AADL pour savoir si les 35 appartements réalisés par les trois entreprises algériennes sont effectivement inclus dans la nouvelle facture, le coût réel de ces logements, la cause du coulage de ce mauvais béton, le sort final des appartements défectueux, la liste des attributaires”'les deux partenaires n'avaient pas daigné nous éclairer. D'ailleurs, ils n'ont démenti aucun terme de notre article de 2010.
Posté Le : 04/01/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abachi L
Source : www.lesoirdalgerie.com