Boumerdès

La wilaya de Boumerdès, classée à vocation agricole, en plus de sa côte qui s'étale sur une centaine de kilomètres, reliant la capitale à la wilaya de Tizi ouzou, reste toujours confrontée à l'épineux problème des fosses septiques, source de pollution et de contamination de la ressource hydrique. Le problème est d'autant plus grave du fait qu'il touche des communes dites rurales à l'instar de Chabet el Ameur, Issers ou encore Baghlia et Afir. Ces localités qui ont enregistré un essor considérable dans la construction individuelle, ces dernières années après l'exode forcé des zones montagneuses. « Le citoyen, faute de réseau d'assainissement, fait dans le plus simple, en creusant une fosse sans évaluer les dégâts que peuvent engendrer ces fosses sur la nature et sur la santé de son entourage immédiat », relève un responsable des ressources hydriques de la wilaya. Par les chiffres, notre interlocuteur avance que les services de l'hydraulique ont recensé pas moins de 2 000 fosses septiques, éparpillées à travers les 32 communes que compte Boumerdès, le chiffre doit être revu à la hausse car beaucoup de fosses (ou carrément des trous) sont situées dans des endroits difficilement contrôlable. Le phénomène ne touche pas seulement les zones rurales ; même le chef-lieu de la wilaya n'est pas épargné du fait que certaines habitations situées dans les nouveaux lotissements acquis chez des privés, usent de la même pratique, a-t-on appris auprès de la direction de l'hydraulique. Ainsi, malgré les différents projets de l'habitat, lancés et exécutés depuis une dizaine d'années, la couverture de raccordement au réseau d'assainissement reste faible du fait que environ 14% d'une population estimée à 890.000 habitants n'est pas raccordée à ce réseau public. Cette situation non conforme aux normes de construction et de raccordement au réseau d'assainissement, empoisonne la vie des résidents et met en danger leur santé. Conscients de ce danger qui les guette, un groupe de résidents d'un lotissement au chef-lieu n'a cessé d'interpeller les services de la commune (documents, et lettres de doléances à l'appui) pour mettre fin à cette pratique des temps révolus et procéder au lancement de travaux d'un réseau urbain d'assainissement ; mais cette requête, selon un résident, et malgré les promesses faites pour être inscrite dans un PCD (plan communal de développement) ou un PSD (plan sectoriel de développement) tarde à se concrétiser. En attendant, les services de l'hydraulique ont éradiqué, ces dernières années, environ 2 500 fosses pour préserver la nature, les oueds et autres espaces naturels. Un accident a été relevé dans un champ ou un enfant de 10 ans est tombé dans une fosse au milieu de branchages. Il n'a eu la vie sauve que grâce à ses cris qui ont alerté sa grand-mère qui à son tour a alerté le voisinage pour venir en aide à son petit enfant.