BOUMERDÈS

Le chef du parti islamiste, le Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, veut certainement marquer de son empreinte la rentrée sociale et politique dans le pays. A cet effet, il a invité à la première journée de l'université d'été destinée aux cadres du parti après celle animée en direction des jeunes, pas moins de 4 anciens chefs de gouvernement. En effet Sid Ahmed Ghozali, Ahmed Benbitour, Ali Benflis et Belkhadem ont rejoint l'Institut national de formation hètelière de l'ex-Figuier à l'Est de la ville de Boumerdès où s'est ouvert ce conclave. Des responsables d'autres partis politiques et des responsables de la société civile étaient également parmi les invités de Menasra. Arrivé avec son escorte officielle en sa qualité de ministre d'Etat, Belkhadem a très rapidement quitté les lieux. Il faut croire qu'il s'attendait probablement à être la star de cette rencontre. Il n'en fut rien. Dans leur intervention, les trois anciens chefs de gouvernement ont réitéré leurs craintes pour le pays. «La situation du pays est inquiétante», dira-t-il non sans avertir son auditoire de sa crainte de voir des forces étrangères intervenir dans le pays. Pour Benbitour ce sont ceux qui refusent les solutions algériennes aux problèmes algériens qui cautionnent l'intervention étrangère. Ghozali pense pour sa part que les dirigeants du pays ne se soucient guère de la résorption des problèmes des citoyens. Par la suite Ahmed Benbitour et Ali Benflis ont animé chacun une brève conférence à l'intention des séminaristes. Le premier a parlé des conditions politiques qui doivent être réunies pour la réussite de la transition démocratique dans notre pays et le second, des modalités et de la démarche à suivre pour rebâtir un Etat démocratique. On peut dire que sur le plan protocolaire, Menasra a réussi son coup, mais les observateurs sont restés sur leur faim en matière de déclarations fortes.