Algérie

Boukhanefis



Boukhanefis
En voyant ou entendant parler d'un kiosque, on pense à un commerce... Des kiosques ont été attribués aux jeunes chômeurs, aux handicapés et fils de chahids par l'Etat dans l'objectif de créer de l'emploi et diminuer le chômage, même si la majorité de ces locaux de commerces demeurent non exploités pour des raisons de mauvaise planification de l'autorité.Mais dans la commune de Boukhanefis, à Maison Blanche, plus précisément, qui n'est blanche que de nom, la blancheur ayant perdu sa couleur dans la brume de l'inqualifiable ! ... Enfin, si ce kiosque n'a pas servi à sa vraie vocation, peut-être par pitié de son propriétaire comme il est partagé parmi la population de cette localité qui fait par son nom de voyagé à «Washington», il devient un refuge d'infortune pour une famille. C'est un endroit d'une superficie de 3 mètres carrés, ou presque, avec un bout de planche qui sert de porte de sécurité tenant à peine debout, un espace englouti déjà par une table portant une télévision et une petite armoire qui arrive à peine à contenir quelques vêtements et ustensiles. Le reste, matelas et autres, que la minuscule armoire ne pouvait contenir, est rangé, à défaut, en vrac. L'espace restant au centre, la liberté de devinette est privée, impossible de se tenir debout à quatre. Par contre, il est tout à fait libre de deviner le reste sans aucune autre commodité d'une existence humaine. Il suffit de savoir qu'une mère de famille, qui vit avec ses trois filles, si debout à quatre l'espace ne suffisait pas, comment peuvent elles dormir à quatre allongées '... Cela peut paraitre injuste de se limiter à une seule question dans une existence complexe, dure et sans espoir. Ayant parlé de devinette, la fosse entre le confort et la nullité infinie procure ici un sentiment intense, dramatique, parfois de répulsion. L'aînée a 19 ans, c'est l'âge de la majorité, tout doit grandir avec elle dans son moral et ses exigences, comment peut-elle supporter des humiliations quotidiennes, ni douche, ni sanitaire ni conduite des eaux usées ni cuisine, ni cour même petite ni chambre ni internet ni... Cela n'en finit pas, le néant pourrait faire l'affaire même s'il propulse de nouveau aux conséquences : les infections et les maladies. La vie normale d'une jeune fille doit lui manquer affreusement, elle doit peser beaucoup sur sa conscience fragilisée et peut-même provoquer des stigmates inguérissables. Cela n'exigeait pas une explication, c'était lisible dans ses yeux. Ses deux petits soeurs ont 5 et 7 ans, elles sourient, sans rien comprendre peut être que jusqu'à cette âge, leur innocence leur épargne leurs maux, les ajournant à un temps ultérieur. Les droits et libertés les plus élémentaires sont confisqués Pendant ce temps, que feront les élus locaux, le chef de daïra de Sidi Ali Ben youb, ainsi que le wali qui ne sera pas du tout satisfait l'ayant suffisamment approché et senti ses intentions intègres. Ici, les droits et libertés les plus élémentaires sont vraiment confisqués par un mode de vie incomparable, pourtant garantis dans les lois et la Constitution. La petite cour, un espace limitrophe, entouré de plastique noir déchiré qui n'assure aucune intimité, sert pour les commodités et autres besoins. Facile à deviner, le kiosque donne sur la route principale et devant un arrêt de bus... Ces conditions sont d'ailleurs la cause de son échec dans ses études La jeune fille, que la rudesse a rendu précoce, nous a confié que c'est difficile de résister même avec une volonté de fer et un envie forte de défier les difficultés pour changer son destin. L'enfant a besoin d'une assistance permanente, il doit être élevé dans de bonnes conditions, il n'est pas responsable de nos erreurs, de la mauvaise gestion des élus, de leur prévarication, du narcissisme des uns et des autres, de l'autisme et l'aveuglément de l'autorité, de l'inconscience généralisée. Nos enfants, s'ils ne réussissent pas dans la vie pour devenir un vecteur propulseur dans les différents secteurs, le revers serait une fatalité pour toute l'échelle, un poison que nous aurions tous semé et lui en vouloir à ses épis de laisser tomber des grains. Le kiosque, ou plutôt ce qui reste comme place ne doit même pas suffire pour contenir les larmes constamment de la maman qui semble occupait cet endroit depuis plus d'une année et qu'elle dit menacée d'être exclue par le propriétaire qui l'aurait tout juste dépannée, un secours qui a apparemment trop duré sans que l'autorité locale interviennent pour prendre des mesures et sauver une maman et ses enfants qui vivent un calvaire toutes seules. Elle nous fait part qu'elle a déposé un dossier depuis plusieurs années, a été bénéficiaire d'un reçu (N°72) qu'on aurait changé après en N°140 pour la déclasser dans la liste où son nom figurait et l'a privée du bénéfice d'un logement. Son espoir maintenant est attaché aux promesses qu'elle a reçues du président de l'APC de Boukhanefis. Sinon, on l'a bien appris sur place, le propriétaire ne tardera pas à la faire expulsé de son «logis».




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