Boukerzaza à Constantine De nouvelles stations régionales de télévision à l'horizon 2008

Le rendez-vous du Salon national de la dinanderie de Constantine qui a installé ses quartiers, depuis hier et jusqu'au 07 novembre, au hall du palais de la culture Malek Haddad, a reçu exceptionnellement cette année l'extrême-onction officielle des mains de Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Communication, accompagné à l'occasion par le wali de Constantine, ainsi que de plusieurs personnalités de la ville, des députés, des sénateurs, etc. A la vérité, le Salon auquel participent une trentaine de dinandiers d'Alger, de Mostaganem, de Béjaïa et bien sûr de l'antique Cirta, venus exposer leur «bel ouvrage» dans des stands ouverts à cet effet, n'a valu en cette journée inaugurale que par le point de presse impromptu, qui s'est mis en place, autour d'un ministre de la Communication disponible à souhait. Le «Face à la presse» qui a vite pris des allures de meeting «presque spontané», a vite fait de laisser sur le carreau les professionnels de la dinanderie - si désireux pourtant d'exposer aux personnalités présentes leurs préoccupations et leurs problèmes -, supplantés en cela et sans recours... par les professionnels des médias, plus prompts à dégainer leur questionnaire. Entre la fève et l'oignon des problèmes socioprofessionnels - les sujets qui fâchent n'ont pas eu, bien sûr, un seul interstice pour s'immiscer dans les plis de la conférence de presse -, Abderrachid Boukerzaza réussissant à capter l'attention des journalistes, présents en nombre, avec des annonces pavées de bonnes intentions. Parmi les morceaux choisis, il faut retenir le projet de lancement de stations régionales de télévision à l'horizon 2008, la densification du réseau des radios locales à l'échelle des 48 wilayas avant 2009 et l'élaboration en cours de nouveaux textes (entendu les statuts en stand-by ?), pour encadrer l'exercice de la profession. A propos de l'ouverture du champ médiatique aux initiatives privées, sur le segment des médias lourds, Boukerzaza affirmera encourager... la publication de nouveaux titres de presse écrite, oubliant au passage que le ministre de la Justice Tayeb Belaïz avait déclaré le contraire, au motif qu'il y avait déjà trop de journaux, une manière de stopper net, pensent certains, les demandes jugées exponentielles d'imprimatur. Sur un autre registre et qui a surpris plus d'un, le ministre de la Communication a insisté sur les directives données aux radios locales pour s'ouvrir aux citoyens. Une «opération micro ouvert», dira-t-il, pour consacrer la liberté d'expression sur les ondes locales, jusque-là confisquée au seul profit des responsables. Pourquoi maintenant, alors que chacun sait que les directeurs de l'exécutif, les élus et les responsables de tous poils squattent à longueur d'années les radios de proximité... si ce n'est, honni soit qui mal y pense... la proximité des élections locales. Boukerzaza très prolixe, hier, sur des sujets et d'autres, témoignera sans qu'il y soit forcé de la vigueur et de l'audience acquise par la presse indépendante, sans creuser les pistes en rapport avec les attentes de la profession.