Algérie

Boukadoum retourne à Bamako



Premier responsable diplomatique d'un pays en dehors de la Cedeao, le comité des Etats ouest-africains, à se rendre à Bamako après le coup d'Etat militaire qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta, Sabri Boukadoum est retourné, hier, au Mali, pour des discussions avec les nouveaux maîtres de ce pays sahélien."Dépêché par Abdelmadjid Tebboune, président de la République, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, est arrivé, ce jour, à Bamako dans le cadre d'une visite de travail", a annoncé, hier, le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, qui précise que "cette visite, la deuxième en l'espace de moins d'un mois, s'inscrit dans le cadre des relations fraternelles, d'amitié et de coopération qui lient l'Algérie au Mali".
Sabri Boukadoum "aura une série d'entretiens avec plusieurs interlocuteurs maliens et internationaux sur la situation au Mali", ajoute le communiqué.La virée de Boukadoum à Bamako est la seconde en l'espace de trois semaines. Le 28 août dernier, le chef de la diplomatie algérienne s'était déjà rendu dans la capitale malienne où il a notamment discuté avec les militaires qui ont pris le pouvoir en renversant l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta.
C'était surtout l'occasion de rappeler "l'engagement indéfectible de l'Algérie en direction du Mali et du peuple malien frère, qui a depuis toujours caractérisé les relations entre les deux pays, y compris dans le cadre de la mise en ?uvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du Processus d'Alger".
Le ministre algérien rappelait la conviction de l'Algérie que "seule la voie pacifique du dialogue entre les enfants du pays est à même d'amorcer un réel processus permettant de surmonter les difficultés de l'heure".
La visite de Sabri Boukadoum à Bamako s'ajoute aux efforts que fournit la communauté internationale pour pousser la junte militaire qui a opéré le coup d'Etat du 18 août à désigner un dirigeant civil pour gérer la transition.
Ce qui n'est pas encore acquis, puisque les militaires ont promis une période de transition de 18 mois durant laquelle, un militaire pourrait gérer le pays dans l'attente d'une remise du pouvoir aux civils.
La chute d'Ibrahim Boubacar Keïta, en butte à une contestation politique depuis les élections législatives du printemps dernier, n'est qu'un nouvel épisode dans une longue crise que connaît ce pays pauvre, situé au sud de l'Algérie. Des luttes dans le nord du pays, que se livrait la vacillante armée régulière aux groupes djihadistes et aux trafiquants, ont conduit à la signature, en 2015, des Accords d'Alger.
Mais ces accords n'ont jamais été mis en ?uvre, malgré l'implication de la communauté internationale. La présence des militaires français de l'Opération Barkhane, puis l'entrée en scène d'une force d'interposition constituée de militaires de pays sahéliens n'ont pas réussi à stabiliser la situation dans ce pays qui figure parmi les plus pauvres au monde.

Ali BOUKHLEF


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