Algérie

Bouira : Précarité des enseignants de Tamazight


Des enseignants de langue tamazight sont confrontés à une précarité professionnelle avérée, tant que leur régularisation en qualité de permanents tarde à voir le jour. Pour A. Aguini, ex-adjoint de l'éducation, promu enseignant diplômé en tamazight, « il est inadmissible que le décret exécutif 168 du 7 mai 2005, modifiant et complétant le décret exécutif 90/49 signé par le chef du gouvernement de l'époque (Ouyahia, ndlr) ne soit pas à ce jour appliqué pour régulariser ces enseignants dont le statut demeure toujours celui attribué aux adjoints d'éducation », explique-t-il, soulignant que cet état de fait les pénalise en termes de rémunération. Il attestera qu'une commission mixte (composée d'un représentant du ministre de l'Education, de la Fonction publique et du Contrôle financier) était chargée d'appliquer ledit décret, mais, selon lui, aucune suite n'a été apportée.La demande croissante des diplômés en tamazight intervenue le lendemain de sa proclamation, en tant que langue nationale, a donc ouvert une brèche à la D. E. (Direction de l'éducation) de Bouira ayant procédé à des recrutements sans prendre le soin d'étudier les profils des nouvelles recrues. Pour preuve, attestent nombre d'enseignants de cette catégorie, nombreux sont ces enseignants de tamazight à qui, comble de l'ironie, on a attribué le statut d'ouvriers professionnels. De quoi, alors, sera fait l'avenir de ces derniers, sachant que, faute d'un diplôme certifié, la Fonction publique opposerait une fin de non-recevoir à leur demande d'intégration ' « Au lieu de procéder à l'intégration des enseignants et instituteurs contractuels, qui exercent depuis des années, on se contente d'asseoir délibérément la médiocrité par des recrutements faits dans la précipitation », tonne un enseignant qui s'interroge sur l'issue des régularisations pourtant promises par le ministère de l'Education suite à la grève de la faim observée, l'hiver dernier, devant la Maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Notons, enfin, que la wilaya de Bouira n'a bénéficié que de cinq postes budgétaires d'enseignement de tamazight pour l'année scolaire 2006/2007. Cela au moment où plusieurs enseignants continuent d'exercer leur fonction dans la précarité absolue.
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