Bouira-Musique Hip-Hop, Boumerdès est dans la place

Des quatre groupes de musique rap engagés pour la sélection du meilleur d’entre eux, récemment à la salle Errich, c’est incontestablement à celui de Boumerdès qu’est revenue la palme.Ce groupe, qui l’a emporté haut la main sur ceux de Bouira, Béjaïa, Tizi Ouzou, a séduit le public et le jury autant par la qualité musicale du morceau qu’il a présenté, que par la fluidité et la synchronisation des différentes figures chorégraphiques qui ont accompagné cette musique moderne dite hip-hop.
Une sirène retentit dans la salle… Un jeune danseur en tenue léopard apparaît sur le plateau. Et tête en bas, jambes en l’air écartées, se met à pivoter sur lui-même. Le rythme de la musique s’accélère. Les neuf autres danseurs envahissent la scène à leur tour, pareillement vêtus. Ils simulent des soldats sur un champ de bataille. La musique se déchaîne ; elle imite le vrombissement d’un avion, une forte déflagration suivie d’un crépitement assourdissant : les 10 danseurs tombent, fauchés par la bombe et le tir de la mitrailleuse. à‡a c’est le côté violent du spectacle. La musique reprend, mais sous une forme inattendue : un serin chante et ses trilles caractéristiques enveloppent le champ. c’est la résurrection. sitôt tirés de leur sommeil éternel, les dix danseurs tombent la veste et se mettent à exécuter une danse très acrobatique où les mouvements s’enchaînent avec une fluidité parfaite. C’est la paix, c’est la joie et l’espoir retrouvés que les figures chorégraphiques exécutées collectivement ou individuellement expriment parfois avec violence. puis sirène et chant de serin, et c’est la fin. Le groupe TNT de Bouira a présenté avec brio trois chansons en arabe et en français qui expriment le malaise des jeunes dans un pays au climat merveilleux, mais aux inégalités sociales inadmissibles. Une peinture réaliste et poignante. Par le côté chorégraphique de la chanson qu’il a interprétée, le groupe de Béjaïa, qui s’est classé 3e après celui de Bouira, a séduit le public et presque égalé, à ce titre, le groupe de Boumerdès, tant les mouvements chez les danseurs étaient gracieux et beaux. La 4e place est échue au groupe de Tizi Ouzou, qui a cependant présenté un spectacle digne d’intérêt sur la tragédie nationale : « 150 000 morts, peut-être plus… un cauchemar … des questions… et jamais de réponse. » Le groupe de musique moderne de Boumerdès ira représenter les quatre wilayas du centre (Boumerdès, Bouira, Béjaïa et Tizi Ouzou) au festival de rap qui se tient du 5 au 11 août à Annaba. A noter que la sélection, qui a concerné les 4 groupes en question pour représenter ces wilayas au festival de Annaba, a été faite par la DJS de Bouira.