Bouira : Les travaux d'aménagement urbain à refaire

En dépit d'une forte mobilisation des ressources financières débloquées dans le cadre des programmes de développement et de l'aménagement urbain au profit des localités de la wilaya de Bouira, la réalité du terrain semble tout autre.En effet, et en l'absence d'une véritable stratégie de gestion des deniers publics, plusieurs projets lancés sans suivi, accusent des retards importants. La situation n'est pas reluisante, et ce, même de l'avis des responsables du secteur de l'urbanisme et du chef de l'exécutif de la wilaya.
Le non respect des délais de réalisation des chantiers inscrits dans le secteur de l'urbanisme demeure l'un des points noirs des programmes affectés durant les trois derniers plans quinquennaux. Le secteur baigne dans une situation qui ne dit pas son nom où l'anarchie règne en maître.
Devant une telle situation qui ne cesse de se dégrader d'une année à l'autre, les pouvoirs publics ont mobilisé des enveloppes financières importantes destinées essentiellement à la mise en place de plusieurs opérations d'aménagement urbanistique visant à répondre aux besoins grandissant des populations en dotant ainsi les quartiers en espaces verts, en trottoirs et en chemins d'accès retapés.
Ainsi, un budget de prés de 16 milliards de dinars a été dégagé dans le cadre du financement des opérations visant à améliorer le cadre de vie des populations. A travers plusieurs villes de la wilaya, les trottoirs, la chaussée et l'éclairage public n'ont jamais connu des travaux de réhabilitation. Dans son rapport présenté aux élus de l'Assemblée populaire de la wilaya de Bouira (APW), la Directrice de l'urbanisme et de la construction (DUC) a rappelé qu'un budget de 6 milliards de dinars a été consommé rien que dans le dernier plan quinquennal 2014-2018.
Dans les villes de Sour El Ghozlane, Lakhdaria, tout comme à Aomar et Kadiria, la situation est catastrophique. Même constat au niveau de quelques quartiers du chef-lieu de wilaya où des logements ont été livrés sans raccordement aux réseaux d'assainissement et les chemins d'accès se trouvent dans un état critique malgré que des travaux de réhabilitation aient été réalisés.
Le choix des entreprises retenues pour la réalisation des projets a été fortement critiqué par les membres de la commission de l'Assemblée de wilaya qui ont énuméré des insuffisances et des défaillances dans la gestion du secteur de l'urbanisme, en citant des cas de quartiers où il ne fait pas bon vivre. Sans aucun suivi régulier et permanent des chantiers, des habitants ne cessent de dénoncer la mauvaise qualité des travaux exécutés. D'autres exemples illustrant les défaillances des autorités locales en charge des projets ne sont pas des moindres.
Des cités ont été réalisées sans aires de jeux et d'espaces de loisirs et de détente. A la périphérie de la ville de Bouira, notamment au quartier de Ouled Bellil, c'est l'anarchie dans l'urbanisation. Des habitations ont été construites sur le lit d'un oued. Le cadre de vie des résidants de plusieurs quartiers populaires de la ville de Bouira est dégradé en raison de la multiplication des décharges sauvages.