Algérie - COMMUNES

Bouira Les hommes qui font l’histoire


Publié le 01.07.2024 dans le Quotidien l’Expression

Youcef Belmehdi a assuré que chaque pas de notre sol raconte une histoire.
Le parcours des érudits revisité.
Nous le savons: la wilaya de Bouira, dont on connaît la vocation agricole, et dont on ne jure, pour son développement, que par la tête de ses producteurs et ses investisseurs, possède d'autres ressources humaines, celles-là sur lesquelles elle compte tout autant pour prendre son essor économique?
Le Colloque national sur les érudits qui se tenait avant-hier à la Maison de la culture, et qui a coïncidé avec la visite du ministre des Affaires religieuses, a permis de mettre en lumière ce potentiel humain, lequel, après avoir fait la richesse de cette région, fait aujourd'hui sa fierté et sa gloire.
À ce propos, le ministre des Affaires religieuses, qui a pris la parole en cette première journée, avant de poursuivre sa visite à travers d'autres communes, a assuré que chaque pas de notre sol raconte une histoire. Et chaque histoire est celle d'un moudjahid, d'un chahid et d'un savant. Et pour nous convaincre de la véracité de ses propos, il a cité maints savants, à l'instar des Mchedelli et des Djerroumi. Parlant de ces hommes illustres qui ont contribué, dans une approche scientifique, à la connaissance et au rayonnement du Coran, le ministre, citant un autre savant, a considéré que l'un des Mechedelli, en l'occurrence Belkacem, était l'un des plus intelligents du monde. Il a évoqué les travaux qu'il a fallu faire à ce dernier (23 ans, a-t-il fait savoir) pour que le Coran retrouve l'ordre chronologique des sourates que nous leur connaissons, et qui, commençant avec la louange par la première sourate, se termine de même, par la dernière, sur une louange. Mais il y a d'autres savants qui ont révolutionné leur temps et le nôtre tant par leurs vastes connaissances que par leurs idées et leur courage. Ainsi, à titre d'exemple, la vie d'un Mokrani et d'une Fatma N'Soumer qui avaient, l'un et l'autre, une parfaite connaissance du Coran n'était pas moins étonnante.
La culture du ministre est vaste et celle-ci faisait référence à un grand nombre de savants, et à leur vie. Certains, pour lesquels il garde toute son admiration, lui avaient été présentés. Bref, ces hommes ont façonné notre Histoire et forgé notre destin en tant que peuple et en tant que nation. «On n'admet pas que nous ayons une histoire», déclarait le conférencier, qui s'étonnait que l'on puisse faire table rase de tant de faits historiques.
Désormais le colloque sur les érudits, qui durera deux jours, revêtira une dimension nationale, car les érudits ne se trouvent pas qu'à Bouira, à l'égard de laquelle le ministre n'a pas tari d'éloges, mais dans toutes les wilayas. Et n'est-ce pas à l'un de ses hommes que nous devons l'initiative de célébrer la Journée du savoir? Et n'est-ce pas grâce à eux tous que la civilisation qui brilla en Andalousie de mille feux a émerveillé le monde? Ne dissociant pas le djihad de la plume et du fusil, il a souligné le rôle joué par ces hommes dans la guerre de libération, mais également dans la défense des autres causes comme celle de la Palestine. À ce stade de son discours, il a rendu un hommage appuyé à l'Algérie pour son soutien indéfectible à cette juste cause.
Le ministre a annoncé la création prochaine, à Biskra, d'un centre pour la sauvegarde de cet immense patrimoine culturel que constituent les écrits et de leurs études.
Le wali Abdelkrim Lamouri s'est concentré, en intervenant un peu plus tôt, sur la part prise par ces hommes à toutes les époques dans l'éveil des consciences. Grâce à leurs idées et leur énergie qu'ils ont su mettre au service de nos valeurs et de notre tradition. Se souvenant que dans quelques jours, l'Algérie célébrera la fête de l'indépendance, il a salué vivement la mémoire de tous ces hommes et femmes qui ont accepté de sacrifier leur vie pour la souveraineté nationale.

Ali DOUIDI