Algérie

Bouira : Les citoyens à l'épreuve du couvre-feu



Depuis dimanche dernier, la wilaya de Bouira est concernée par un couvre-feu, instauré par les autorités du pays pour tenter d'endiguer la propagation de la pandémie du coronavirus. «C'est pas nouveau. Nous avons vécu ce genre de mesures (couvre-feu ndlr), au début des années 1990.Une période, où il était quasiment impossible de sortir et s'aventurer dans les rues.» Tels sont les propos de Slimane, la soixantaine passée, un commerçant exerçant au village Malla, dans la commune d'Ath Laâziz, adressés à un groupe jeunes les invitant à respecter le couvre-feu. Les années passées laissent forcement des traces sur les comportements et les esprits. «Le monde entier est en guerre contre un ennemi commun et invisible. Nous devons y contribuer tous pour enrayer la pandémie», a-t-il ajouté, tout en descendant le rideau de son commerce, à quelques minutes avant le début du couvre-feu à 19h.
Le calme règne déjà à la campagne. Les éléments de la brigade de gendarmerie d'Ath Laâziz ont mis en place les premiers barrages de contrôle. L'autorisation de circulation est exigée à tout usager. Le confinement sanitaire partiel est respecté en milieu rural. Les commerces sont tous fermés.
Dans la ville de Bouira, les services de police ont également mobilisé d'importants moyens humains et matériels. Vider les quartiers n'a pas été une chose aisée au premier jour du début du confinement partiel. Dimanche dernier, premier jour d'entrée en vigueur du couvre-feu à 19h, les forces de police ont dû intervenir dans plusieurs quartiers de la ville de Bouira. A la cité des 140 Logements, des escarmouches ont éclaté entre des habitants du quartier aux forces de l'ordre, après que des policiers de la brigade de recherche et d'investigation (BRI) aient intimé l'ordre à des jeunes de rentrer chez- eux et de respecter le couvre-feu.
Des véhicules de la police ont été touchés par des projectiles lancés depuis des immeubles, a-t-on déploré «Maintenir l'ordre ce n'est pas nécessairement bastonner?», a tenté de justifier un habitant du quartier, favorable au confinement général. La situation a failli dégénérer, a-t-on appris aussi de source sécuritaire. Recourir aux méthodes et procédés musclés en cette période exceptionnelle n'arrange pas la situation. «Les rues grouillent de monde la journée. Des commerces sont ouverts et les mesures de prévention ne sont pas respectées. Imposer un confinement général est l'unique solution», a-t-on préconisé.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)