Bouira: Le tourisme et ses carences en débat

La faculté des sciences économiques et commerciales et sciences de la gestion, en collaboration avec la direction du tourisme, vient d'organiser pendant deux jours le 10ème colloque national sur le tourisme intérieur au niveau de la maison de la culture Ali Zamoum. Durant la première journée du colloque, dont le coup d'envoi a été donné par le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M. Hacene Mermouri, les thèmes qui ont été abordés par les conférenciers ont principalement porté sur les obstacles, le manque de professionnalisme et les difficultés qui entravent le développement du tourisme intérieur dans le pays.Pourtant le colloque a été placé sous la formule « Le tourisme intérieur en Algérie : sa réalité et les voies de son développement ».
Des universitaires ont fait savoir que « contrairement à nos voisins qui ont réussi à relever le standing de leur domaine touristique, nous subissons les lenteurs administratives, les procédures bureaucratiques, le manque de coordination entre les secteurs, l'absence d'aménagement des sites touristiques, les tracasseries douanières, l'absence de facilités qui devraient être accordées aux hommes d'affaires intéressés par l'investissement dans le tourisme intérieur, et le grand déficit en ressources humaines sur le plan de la formation dans le tourisme et l'hôtellerie, en tout le personnel qualifié». Les conférenciers aborderont également l'inexistence de la culture du tourisme dans la société. L'un d'eux dira, à cet effet, «la preuve, nous ne maîtrisons pas les langues qui sont si essentielles dans le domaine du tourisme. Au moins la langue anglaise qui est donnée comme étant la langue des standards mondiaux». Il ajoutera encore : «Notre non-participation aux forums internationaux sur le tourisme et la dégradation du milieu naturel et environnemental concourent de manière indéniable à retarder l'essor du tourisme».
La Casbah d'Alger qui a été classée au patrimoine mondial par l'Unesco a été citée par l'intervenant comme une illustration typique de sa dégradation effrénée, et cela en dépit de multiples tentatives de la restaurer pleinement. Par la suite, les dispositions dans le domaine du tourisme intérieur ont été mises en avant durant ce colloque. L'exemple de la wilaya de Bouira qui a été cité est édifiant. Puis que cette dernière peut se targuer de renfermer une nature féerique diversifiée et de beaux sites admirables qui lui donnent une empreinte particulière, et un atout indéniable dans le développement du domaine du tourisme intérieur dans le futur. Si, bien sûr, une attention particulière lui est réservée par tous les partenaires possibles, qui vont des autorités en passant par les investisseurs professionnels en la matière, aux mécènes et autres associations. Ce n'est malheureusement pas le cas. Et en l'absence de vrais professionnels dans le domaine du tourisme qui a été remarquée, l'on se retrouve à chaque occasion en train de louer les vertus du tourisme intérieur et la beauté inouïe de nos sites, sans cependant arriver à rehausser son rang qu'il doit reprendre.
Par ailleurs, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Hacene Mermouri, au cours de sa visite d'inspection à Bouira a brossé un tableau des plus prometteurs, en minimisant les observations critiques des experts et autres analystes en tourisme. Il a cependant écarté les analyses en rassurant que son département travaille sur la base d'une vision très prometteuse pour l'avenir touristique en Algérie. Ce dernier donnera comme preuve d'importants projets en cours dans le domaine, à même de créer une réelle dynamique. Il révélera même que son département entrevoit d'ouvrir les ZET au profit des promoteurs privés. Il a toutefois déploré l'absence de concurrence dans le créneau du tourisme, à l'origine de la cherté des prix pratiqués par les établissements touristiques du pays.