Algérie

Bouira - Le sud de la wilaya menacé par la désertification "Ceinture oléicole"



Bouira - Le sud de la wilaya menacé par la désertification


Un plan de lutte pour contrer le phénomène est lancé depuis 2012.

Le phénomène de la désertification touche plusieurs communes du sud de la wilaya de Bouira. Il ne s’agit pas de l’avancée du sable du Sahara, à proprement parler, mais de la régression du tissu végétal de la steppe qui couvrait autrefois cette région.

De vastes plaines de ces Hauts-Plateaux se transforment au fur et à mesure en espaces hostiles à toute forme de vie. Les communes touchées sont: Dirah, Maâmoura, Ridane, Hadjra Zerga, Bordj Okhriss, Taguedit, Mezdour, Sour El Ghozlane, Dechmia et El Hakimia. Afin de lutter contre cette calamité naturelle, les pouvoirs publics avaient pris en 2012 une série de mesures comprises dans un programme intitulé Projet de proximité de lutte contre la désertification (PPLCD). Il s’agit, entre autres, de la réalisation d’une ceinture oléicole s’étendant sur près de 100 km au sud de Bouira. Le Haut Commissariat pour le développement de la steppe (HCDS), dont l’administration est basée dans la wilaya de Djelfa, est l’organisme qui a chapeauté cette mission.

Selon les données qu’on a recueillies auprès de la direction des services agricoles de Bouira, le projet a été confié à 6 entreprises, pour un montant de 160 millions de dinars.

«Sur 1.314 hectares de plantations d’oliviers programmés, 912 ont été réalisés, soit un taux de 81 %. Le nombre de propriétaires terriens ayant bénéficié de ce programme s’élève à 673. Le choix a été porté sur l’olivier, car c’est un arbre robuste et qui s’adapte aux conditions climatiques extrêmes. D’ailleurs, les premiers résultats sont encourageants. Des fellahs ont eu de bonnes récoltes d’olives», dira un responsable à la subdivision du HCDS de M’sila, antenne à laquelle est rattachée la wilaya de Bouira.

Cependant, lors du lancement du projet, quelques contraintes avaient surgi. Certains propriétaires terriens se sont opposés à la plantation d’oliviers sur leurs domaines. Les conséquences font que l’étendue de la ceinture oléicole se trouve entrecoupée à plusieurs endroits. Il reste encore 400 ha à planter.

Par ailleurs, le projet PPLCD comprend aussi la réalisation de plusieurs ouvrages hydrauliques destinés à l’irrigation des nouvelles oliveraies et autres cultures.

«Pour le moment, nous avons achevé la réalisation d’une retenue collinaire, 4 mares d’eau, 5 forages et plusieurs puits traditionnels. De nombreuses sources d’eau ont aussi fait l’objet d’aménagements. Le HCDS a réalisé un gabion pour la protection des terres agricoles du danger des crues de l’oued», explique notre interlocuteur, qui précise que le PPLCD comporte aussi un segment dédié aux énergies renouvelables, mais qui a connu un gel à cause du manque de financement.

«Nous proposons des kits solaires aux habitants des zones rurales enclavées et qui sont incluses dans le périmètre du projet. L’opération se déroule en concertation avec les APC concernées. Pour le moment, seuls 53 kits ont été distribués», note notre interlocuteur.


Photo: La «ceinture oléicole», au sud de Bouira, est l’une des mesures pour lutter contre la désertification / Photo: El Watan

Omar Arbane


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