L'exploitation des routes et des espaces publics lors de la réalisation des projets cause souvent des dommages qui sont rarement pris en charge.Des parties de chaussées et des axes routiers ont été enlevées pour permettre le passage de divers réseaux, puis ont été délaissées. Idem pour les trottoirs. Ce phénomène prévaut notamment dans les communes rurales. Le cas de la RN15, reliant Bouira à Tizi Ouzou dans sa partie traversant la localité de Selloum, relevant de la commune d'Aghbalou, est plus qu'édifiant.
C'est depuis des années que ce tronçon est délabré après la réalisation des projets de raccordement aux réseaux de l'eau potable, celui du gaz et enfin le réseau de la fibre optique. Aucune des entreprises ayant exploité la voie n'a procédé à sa restauration.
Pourtant, le décret exécutif n° 04-392 du 1er décembre 2004, relatif à la permission de voirie, oblige les utilisateurs de ces ouvrages à, entre autres, «réparer les dommages causés au domaine public et à remettre les lieux en état à la fin de la permission de voirie».
Les maîtres d'ouvrage, que ce soient les APC ou les différentes directions de la wilaya, détiennent une grande responsabilité dans cette situation, car c'est à elles qu'incombe le suivi des projets jusqu'à leur réception. «Il y a un cahier des charges qui nous lie avec les entreprises qui réalisent des projets dans nos communes. Une disposition est toujours réservée à la remise en l'état», dira l'adjoint du P/APC de Bouira, qui ajoute que les entreprises qui ne respectent pas cette clause ne sont pas payées.
Cependant, sur le terrain, la réalité est toute autre. «Dans chaque projet, notamment ceux nécessitant des opérations de creusement, il y a des travaux qu'on qualifie de ??complémentaires''. Ils sont souvent coûteux pour les entreprises et les maîtres d'ouvrage. Pour couvrir les dépenses imprévues des travaux complémentaires, les maîtres d'ouvrage et les services techniques des APC ont recours à la suppression de l'article relatif à la remise en état en désengageant les entreprises de cette tâche», dira Mohand Chibane, élu à l'APC de Chorfa.
Notre interlocuteur estime que le code des marchés publics et beaucoup d'autres lois régissant les travaux publics doivent être revus. En outre, même si des réparations sont engagées sur des chaussées détériorées, elles se font généralement d'une manière bâclée. Au lieu d'utiliser du bitume qui coûte cher, des entrepreneurs le remplacent par du béton qui ne tient qu'une durée limitée avant de se détacher. Même les particuliers assument une grande responsabilité dans la détérioration des réseaux routiers dans le milieu urbain. En procédant à la réalisation de branchements, au réseau de l'eau potable notamment, ils endommagent la route.
Un autre problème devenu récurrent à Bouira est celui du dépôt sur la voie publique et en plein centre urbain d'engins, de matériaux, de gravats et autres objets par des entreprises de construction. La gêne et les risques qu'engendrent de telles situations sur les usagers des routes sont permanents. Des chantiers de construction ne sont même pas dotés de clôtures. Les entrepreneurs se permettent d'occuper la moitié des routes sans se soucier des mesures coercitives qui pourraient en découler.
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Posté Le : 05/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Arbane
Source : www.elwatan.com