Algérie

Bouira : La colère des chômeurs



Des centaines de jeunes chômeurs des localités relevant des communes d'El Hachimia et de Oued El Berdi, situées au sud-est du chef lieu de la wilaya de Bouira, ne cessent ces derniers temps de manifester leur mécontentement, qui de jour en jour se transforme en actions violentes. Des actions sous forme de rassemblements sont menées au niveau des sièges des institutions concernées, parfois des routes sont barrées, et d'autres fois, c'est directement la fermeture des sièges des APC qui est opérée, par les protestataires.

Au village d'Ahl Regueb qui est situé dans la commune d'El Hachimia, à une vingtaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya, Bouira, un nombre important de jeunes chômeurs, la plupart ne trouvent pas de débouchés concernant le travail, apparemment, d'autant plus qu'ils sont issus d'une catégorie sociale démunie, et sans ressources, se rassemblent chaque jour devant la carrière qui est implantée à proximité de leur village. Il se trouve que cette carrière, par le passé, recrutait des jeunes chômeurs, mais avec des contrats de travail limités, et semble t-il selon les besoins de l'usine. Comme elle est considérée comme l'une des seules possibilités d'offre du travail au niveau de ce village, pour les jeunes chômeurs qui leur arrive de trouver du travail dans cette carrière, quoi que ce fût des contrats de trois mois renouvelables, d'autres non. Les jeunes qui se retrouvent par la suite au chômage, réclament des postes de travail permanents. Car ils veulent finir, une bonne fois pour toutes avec le perpétuel stress qui les poursuit en permanence, qui est celui de cesser du jour au lendemain, et se retrouver de nouveau sur la paille. Et c'est ce qui est arrivé à la plupart d'eux. D'une autre manière, il faut préciser aussi que la carrière n'a pas les capacités d'embaucher toute cette frange de jeunes sans travail, ses capacités sont, sans doute, limitées, évidemment, il est question de centaines de chômeurs. Même si les jeunes d'Ahl Regueb insistent sur la priorité d'embauche qui doit leur revenir de droit, s'estimant habitants la localité la plus proche de l'usine, et l'avantage revient à la proximité en quelque sorte. Nous avons aussi entendu parler, que la carrière s'apprête à recruter une trentaine de jeunes sans emploi, bien que la demande dépasse largement l'offre, il est préférable pour ces jeunes chômeurs de se saisir de ces 30 postes de travail, tout en sollicitant d'autres.

Dans la commune d'Oued El Berdi, située à 10 km au sud-est de Bouira, les jeunes chômeurs ont procédé dernièrement à la fermeture du siège de l'APC, et occupé ensuite le CW127 qui rattache la commune à la zone industrielle de Sidi Khaled. La circulation routière a été perturbée pour un temps, et l'activité dans cette zone où sont implantées une vingtaine d'entreprises, a été freinée. Des jeunes complètement excédés et déçus de ne pouvoir trouver du travail au niveau de la zone d'activité qui renferme des entreprises. Par contre ils s'estiment lésés, eux qui habitent les lieux et constamment à l'affût d'un poste d'emploi, n'ont pas la chance d'être servis. A partir de ce fait, leur exaspération augmente, et le sentiment du désespoir les gagne peu à peu. Une zone industrielle qui renferme une trentaine d'entreprises se trouve dans cette commune, elle existe depuis presque une vingtaine d'années, des dizaines de carrières sont présentes aussi, naturellement le taux de chômage serait donc amoindri, avec cette opportunité qui s'est présentée dans cette région. Au contraire, le chômage prend des proportions préoccupantes dans ces contrées du sud de la wilaya de Bouira, à y voir les centaines de chômeurs venus des villages limitrophes et communes environnantes, investir chaque jour les routes pour les occuper, les bloquer, incendier des édifices, saccager des sièges patrimoine public, il y a de quoi s'étonner de ce déferlement de violence qui s'annonce quotidiennement, d'une localité à une autre.

D'autre part des chômeurs de la région de Sour El Ghozlane qui ont eu à travailler au niveau de l'usine des détergents (ENAD) qui relève de leur commune, et qui se sont vus signifier la fin de travail après que leurs contrats aient expirés, ne cessent de se rassembler au niveau du siège de la direction de l'usine. Il leur arrive même d'occuper la terrasse de la bâtisse, en signe d'exaspération, pour demander leur reprise. Les gérants de cette entreprise ne savent pas où mettre de la tête. Car ces derniers déclarent aux protestataires, qui ont été d'anciens travailleurs contractuels, que les capacités financières de la fabrique ne peuvent prendre en charge des postes de travail parce que les affaires de l'usine tournent assez mal. En conséquence une situation brouillée s'installe, et le mécontentement perdure.




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