Bouira : L'investissement au ralenti

La wilaya de Bouira, de par sa situation géographique stratégique et ses atouts, n'arrive pas à assoir un tissu économique et industriel performant. Pourtant, le foncier est disponible au niveau des zones industrielles et d'activité à travers le territoire de la wilaya. Des milliards ont été dépensés pour la viabilisation de ces infrastructures qui devaient accueillir des investissements.Mais les résultats sont en deçà des attentes. L'année 2018 était beaucoup plus celle des promesses non tenues.
En effet, plusieurs délégations d'hommes d'affaires étrangers dont des Italiens, des Français et même des Indonésiens ont atterri dans cette wilaya dans le but de prospecter des opportunités d'investissement et de partenariat. Le tapis rouge avait été déroulé à ces délégations, notamment par l'APW de Bouira. Lors des pourparlers, les patrons étrangers avaient affiché de l'intérêt pour investir dans divers secteurs.
Cependant, des mois ont passés sans qu'aucun projet ne soit concrétisé. En outre, la création il y a quelques années de la zone industrielle de Sidi Khaled dans la commune d'Oued El Berdi, à une vingtaine de kilomètres au sud du chef-lieu de Bouira, avait suscité l'espoir d'un décollage économique. Des sommes faramineuses ont été donc dépensées dans l'aménagement et l'extension de la zone. Actuellement, le site qui s'étend sur une superficie de plus de 220 ha en plus d'une extension de 190 ha, pourrait accueillir des centaines d'unités industrielles. Cependant, les résultats sur le terrain sont décevants. Le nombre de projets industriels concrétisés sur le site n'ont pas atteint la quinzaine.
En outre, plusieurs lots de terrains ont été cédés à de pseudos investisseurs depuis des années, mais sans qu'ils soient exploités. Dans la commune de Dirah, à l'extrême sud-ouest de la wilaya de Bouira, un projet d'une usine de fabrication de pneus a été annoncé en grande pompe en 2016. Le Premier ministre avait encore déclaré en juin 2018 que sa concrétisation n'est qu'une question de temps. Le projet, qui occupera une superficie de 100 hectares, devrait générer plus de 1000 postes de travail directs. La production de l'usine qui atteindra, dans sa première phase, les 5 millions d'unités par an, satisfera les besoins du marché national en matière de pneus à hauteur de 80 %. Pour des raisons inconnues, ledit projet n'a pas encore vu le jour. A Dirah encore, un projet d'une méga-zone industrielle de près de 800 ha a été approuvé par les pouvoirs publics en mars 2018.
Cependant, l'aménagement et la viabilisation du site ne sont pas encore décidés. Par ailleurs, plusieurs dossiers de projets de création de zones d'activité communales (ZAC) durant l'année 2018 n'ont pas été avalisés par les pouvoirs publics. Dans la plupart des cas, les réserves émises sont dérisoires. Les freins et les blocages à l'investissement font que la destination Bouira est de plus en plus indésirable malgré son potentiel. Chaque année, les rapports des commissions de la wilaya mettent l'accent sur l'urgence de remédier aux multiples tares afin de réussir un décollage économique. Malheureusement, les recommandations sont restées lettre morte.