Les apiculteurs de la wilaya de Bouira ont été conviés avant-hier à la chambre d'agriculture pour assister à une journée de vulgarisation sur la pratique apicole et ses techniques modernes, qui a été animée par un expert en apiculture, consultant de projets et formateur apicole international, le Français Jean-Claude Moes.
Selon M. Abdelmalek Akkouche, secrétaire général de la chambre d'agriculture, «cette journée s'inscrit dans les activités et les missions de la chambre. Et, comme la wilaya de Bouira possède réellement des potentiels en apiculture, nous avons pensé organiser des ateliers et une exposition en apiculture, en même temps, inviter un expert français en apiculture pour faire profiter nos apiculteurs de ses connaissances. Car, il faut préciser que notre hôte est avant tout apiculteur et dégustateur de miel éprouvé, venu apporter son savoir-faire aux apiculteurs de la wilaya de Bouira».
M. Jean-Claude Moes ne tardera pas à prendre la parole après qu'il eut une longue discussion avec les apiculteurs locaux qui lui ont parlé de leurs techniques de travail et exposé leurs produits de miel. Il dira à cet effet, «j'ai remarqué que beaucoup de maladies des abeilles viennent de la pratique et la technique de l'apiculteur. J'ai remarqué aussi que la formation n'est pas si développée dans le domaine. En France, par exemple, nous avons une grosse pratique de la formation et une forte technique de la production qui nous permet d'avoir du miel de qualité».
C'est sans doute ce qui fait défaut chez nos apiculteurs, d'après la remarque de certains d'entre eux. Le consultant poursuivra sa représentation en expliquant que «cela ne veut pas dire pour autant que nous n'avons pas de problèmes, au contraire, vous les apiculteurs du département de la wilaya de Bouira, vous avez l'avantage du climat, et l'environnement n'est pas aussi polluant que le nôtre à cause de l'intensification du chimique. Mais si vous ne prenez pas les précautions nécessaires, dès à présent, vous éprouveriez les mêmes problèmes que nous vivons actuellement».
Cet expert reviendra sur l'un des éléments essentiels de cette profession qui est la santé des abeilles. Il remarquera que le varroa, ce parasite destructeur des abeilles, peut être omniprésent chez les apiculteurs locaux, d'autant plus qu'il engendre une perte économique dans la production apicole. Pour donner plus de détails sur la dangerosité de cette maladie et sur comment la contrer, l'expert dira que: «80% des mortalités des abeilles viennent du varroa, et pour contrecarrer ce parasite il faut créer de la résistance chez les abeilles, c'est-à-dire les bien nourrir pour leur donner un système immunitaire assez fort. Ainsi, le varroa, même s'il continue de vivre, ne les affectera nullement. L'apiculteur doit toujours laisser une grande quantité de miel pour les abeilles, s'il désire qu'elles soient fortes».
Il citera également 2 autres maladies des abeilles, la loque et la nosémose, deux autres maladies graves. Si la première touche les abeilles au stade larvaire, l'autre affecte les abeilles adultes.
«Les apiculteurs sont responsables de ces maladies!», s'est-il écrié en ajoutant «parce que ces maladies sont présentes à 100% dans les ruchers! Et la seule façon de soigner la loque c'est de détruire complètement la ruche, pas la caisse mais les abeilles. C'est la seule mesure radicale, au risque de perdre tout. Cependant, allez-y dire cela à l'apiculteur qui vous dévisagera avec mépris».
Des enseignements vraiment utiles pour les apiculteurs, notamment ceux qui ont font leur vrai métier, d'autant plus que Jean-Claude Moes séjournera dans la wilaya pendant quelques jours dans le but d'être au fait des véritables problèmes de cette profession, pour qu'enfin il puisse apporter ses nécessaires conseils.
La région compte 1.204 adhérents à la chambre d'agriculture, 122.000 ruches pleines, 20.201 essaims. La production en miel est de 550 quintaux. C'est certainement peu pour une profession soutenue par l'Etat depuis des années.
Tahar Mansour
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Posté Le : 28/02/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : Le Quotidien d'Oran du mardi 27 février 2018