Algérie

Bouira : Entre l'informel et la flambée des prix


Le secteur du commerce dans la wilaya de Bouira baigne dans une anarchie chronique.En ce début du mois sacré de Ramadhan, la situation a empiré. La vente des produits alimentaires, notamment les fruits et légumes, et celle des confiseries, est devenue une activité courante et loin de tout contrôle.
A la sortie est du chef-lieu de la wilaya, plusieurs commerçants ambulants occupent les deux côtés de la RN5 et même un rond-point menant vers l'autoroute Est-Ouest. Le même topo est enregistré partout dans les villes de la wilaya. Les conditions d'hygiène laissent à désirer, notamment avec la hausse de la température.
Tout cela au su et au vu des services de la Direction du commerce et du contrôle des prix (DCP). Quant aux prix pratiqués, ils demeurent généralement hors de portée. Pendant la semaine écoulée, le directeur de la DCP, avait déclaré que 5 marchés de proximité ouvriront leurs portes dans les communes de Bouira, Aïn Bessam, M'Chedallah, El Hachimia et Sour El Ghozlane.
Le but visé est de faire baisser les prix pour permettre aux petite bourses de s'approvisionner en denrées alimentaires. Finalement rien de tout cela ne s'est produit, et ce, malgré la disponibilité de la marchandise.
Bien au contraire, les tarifs ont connu une flambée. Au marché principal de la ville de Bouira, la courgette est cédée à 150 DA le kilo, l'haricot vert à 250 DA, la tomate entre 80 et 100 DA, le piment à 80 DA, l'oignon à 90 DA, la laitue à 100 DA.
Néanmoins, les commerçants tentent de rassurer que la hausse des prix est temporaire. «C'est toujours ainsi les premiers jours de Ramadhan. La demande explose et avec elle les tarifs.
Mais les prix finiront par baisser dès la semaine prochaine», explique un vendeur de fruit et légumes. En outre, la mobilisation de 27 brigades pour le contrôle de la qualité et 37 brigades pour le contrôle de la pratique commerciale, n'a pour le moment pas dissuadé les spéculateurs. Même les interventions qu'effectuent les services de sécurité pour dégager les trottoirs des indus occupants se sont raréfiées.
A noter que la wilaya de Bouira ne dispose pas encore d'un marché de gros de fruits et légumes. Le projet annoncé en 2009 dans la commune de Aïn Bessam, à l'ouest du chef-lieu de la wilaya, n'a pas abouti. Quant aux marchés hebdomadaires, faute d'organisation, ces espaces commerciaux causent beaucoup de désagréments aux populations riveraines et aux usagers des routes, sans parler de la pollution qu'ils génèrent.
Par ailleurs, le lait en sachet se fait toujours rare, notamment à l'est de la wilaya. Même quand elle disponible, cette matière essentielle est rationnée par les commerçants. «Les quantités qu'on nous livre sont insuffisantes par rapport à la forte demande. La distribution se fait à hauteur de 2 sachets par client. Ainsi tout le monde aura sa part», a tenu à préciser un commerçant.



Des commerçants baissent les prix à Chorfa
Des commerçants de fruits et légumes de la commune de Chorfa, à 45 km à l'est de Bouira, ont baissé leurs prix à l'occasion du mois sacré. De temps à autre et au bonheur des petites bourses, tous les légumes sont vendus à seulement 50 DA le kilo, alors qu'ailleurs les prix ont doublé et même triplé. Une affiche a même été collée à l'entrée d'une baraque de fruits et légumes, incitant les personnes nécessiteuses à se servir gratuitement, a-t-on constaté sur place.
Cet élan de solidarité qui a eu des échos partout, commence petit à petit à prendre de l'ampleur. Ainsi, des commerçants se sont joints à l'initiative de la baisse des prix.
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