BOUIRA Quand le volontariat fait des émules

Une semaine après la campagne de volontariat initiée par le groupe bénévole Ness El Khir Bouira et qui a ciblé le quartier populaire des 1 100 logements, c'est au tour des habitants de Draâ El Bordj, situé en plein cœur de la nouvelle ville de Bouira, de réunir leurs forces pour redonner son titre de noblesse à ce quartier qui croule depuis quelque temps sous les déchets.
L'action a été initiée par un groupe d'une dizaine de personnes habitant le quartier depuis plus de quinze ans, et qui se sont fixé la tâche, en cette journée du samedi, de ramasser tous les déchets qui jonchaient les trottoirs et s'accumulaient entre les immeubles. Ainsi, vers 7 h, Ninor, Hamza et les autres, avec gants et balais, ont commencé à ramasser les ordures : bouteilles et sacs en plastique, papiers et autres emballages, qu'ils ont chargés dans un camion-benne dépêché sur les lieux pour l'occasion. Une fois nettoyés, les trottoirs et les espaces se trouvant entre les immeubles ont été lavés à grande eau javellisée. Et comme faire le bien est souvent contagieux, le petit groupe s'est vite vu grossir pour atteindre, vers 10 h, près de cinquante personnes, des plus jeunes aux moins jeunes, qui, jaloux de voir leurs quartiers agressés par tant de saleté, ont vite investi les dédales de Draâ El Bordj dans une ambiance de fraternité et de solidarité. Et vers midi, la cité résidentielle a changé de face au grand bonheur des enfants qui n'avaient pas encore eu l'occasion de vivre un tel événement. Interrogé à ce sujet, un habitant se souvient que par le passé, les actions de volontariat étaient courantes. «Chaque vendredi matin, mes copains et moi ramassions les déchets, nettoyions les cages d'escalier et les espaces se trouvant entre les immeubles, notre quartier était le plus huppé de Bouira, et ce n'était pas pour rien», a-t-il précisé. Malheureusement et selon notre interlocuteur, l'arrivée de nouveaux venus et surtout le désintérêt de la nouvelle génération ont vite plongé le quartier dans l'insalubrité et l'anarchie. Toujours dans le domaine de l'action sociale, le groupe Ness El Khir Bouira a appelé, via Facebook, les habitants de Bouira à participer à la «journée sans voitures» du 30 septembre, afin de sensibiliser la population à la cause environnementale ; une journée à laquelle beaucoup ont répondu présents et qui a permis aux enfants de participer à des ateliers de dessin, à planter des arbres dans leur quartier et à prendre possession, le temps d'une demi-journée, des routes qui se sont transformées en terrains de jeu pour le bonheur des petits sortis s'amuser en vélo ou en rollers. De belles initiatives citoyennes et constructives qui permettront peut-être de propager le virus de la bonne action et de sortir une fois pour toutes de l'inertie et du «je-m'en-foutisme» qui se sont emparés des populations ces dernières années.