Algérie


Bouira
Malgré toutes les mesures prises par l'ancien wali, Nacer Maskri, aux fins de faciliter et d'encourager l'investissement à Bouira, en multipliant les rencontres avec les investisseurs porteurs de projets pour leur expliquer combien ils seraient gagnants en optant pour la wilaya de Bouira, devenue avec l'actuelle autoroute Est-Ouest, ainsi que les trois pénétrantes de Sour-El-Ghozlane, de Béjaà'a et son port, et Tizi-Ouzou et son potentiel économique et humain, qui sont en cours de réalisation, un véritable carrefour et une banlieue d'Alger, les investissements piétinent.Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Même les investisseurs qui ont opté pour la wilaya de Bouira plus par cœur que par raison, comme Mohamed Baà'ri, un enfant de la wilaya qui a opté pour la zone industrielle d'Oued El Berdi, située à 3 kilomètres de l'autoroute Est-Ouest, pour la réalisation de son projet de l'usine Ival, filiale algérienne de la marque italienne Iveco, où il était question de fabriquer des camions de différents tonnages, cet investisseur qui s'était engagé à produire le premier camion Ival avant la fin de l'année en cours, a fini , à cause des différentes contraintes d'ordre technique mais également bureaucratique, par opter pour la zone industrielle d'Ouled Haddadj à Boumerdès.Cette alternative que l'industriel Mohamed Baà'ri avait trouvée pour respecter ses engagements d'investissement en Algérie, reste comme le rappelle le groupe Baà'ri à travers un communiqué de presse, provisoire en attendant la réception de l'usine Ival prévue à Bouira. D'ailleurs, pour les raisons de ce retard et afin de ne pas froisser les responsables de la wilaya de Bouira, le groupe Baà'ri reste diplomatique en rappelant que son projet devra voir le jour durant le premier semestre 2017, car, «la procédure administrative, les différentes études de sol et la viabilisation de la zone industrielle de Oued El Berdi dans la wilaya de Bouira prendront plus de temps que prévu».Or, si le groupe Ival Algérie accepte ces aléas et ces contretemps en essayant de trouver des palliatifs avant la finalisation du projet d'Oued El Berdi à Bouira, il ne saurait et ne pourrait être de même pour les autres investisseurs dont la majorité plie bagages après seulement quelques semaines, c'est-à-dire le temps de se rendre compte que dans la wilaya de Bouira, les vieux réflexes ont toujours la peau dure. Ceci pour rester poli. Sinon, tout le monde sait que lorsqu'on évoque la bureaucratie, on pense directement à la corruption qui gangrène les institutions algériennes et qui décourage les plus patriotiques des Algériens.Aussi, parmi les industriels qui ont plié bagages pour d'autres horizons, on citera le groupe Rahim Abdelwahab et son projet d'usine Faw, l'usine Peugeot dont a parlé un certain temps avant de le voir implanté à Oran, le groupe Sovac Volkswagen qui a pourtant implanté un port sec à Bouira et qui avait promis un investissement de grande envergure dans la même région d'Oued El Berdi juste après la réception de 19 hectares d'extension de cette zone, mais qui a fini par opter pour la wilaya de Relizane, le groupe Cevital qui était intéressé par une usine de camions Hyundai et des ambulances, avant d'abandonner carrément son partenariat avec le sud-coréen Hyundai ; et sans parler des investissements dans l'agroalimentaire avec Ifri Olive dont le projet traîne toujours, le groupe La belle, et tant d'autres projets annoncés en grande pompe, n'ont jamais vu le jour.Et le hic dans cette histoire d'investissements dans la wilaya de Bouira, c'est que le nombre de dossiers déposés au niveau du Calpiref se chiffre par centaines. Des centaines de dossiers, donc d'investissements qui se montrent intéressés mais qui finissent souvent par abandonner ; les pouvoirs publics devaient chercher le pourquoi du comment et essayer de se rapprocher via des enquêteurs du ministère de ces investisseurs pour connaître les raisons exactes de leurs désistements.Ce d'autant que la plupart d'entre eux n'abandonnent pas pour manque d'argent ou de crédits bancaires puisqu'ils investissent aussitôt ailleurs en implantant le même projet dans d'autres wilayas. A moins que ces délocalisations forcées ne soient l'apanage d'autres officines qui cherchent chacune de son côté d'attirer les meilleurs investissements dans sa région natale. Nous l'avons vu avec les grands investissements comme la fameuse usine Samha de Rebrab qui avait dans un premier temps déposé le dossier à Bouira et avait même eu l'agrément et toutes les facilités nécessaires, avant de la délocaliser sans aucune raison si ce n'est l'intervention d'un grand bras, vers la wilaya de Sétif ; ou encore la raffinerie dont on a parlé dans un premier temps dans la wilaya de Bouira, plus exactement à Ath Mansour où le site dispose d'une superficie de plus de 600 hectares, avec une eau industrielle en abondance depuis le barrage de Tilesdit et en gravitaire et un pipeline qui traverse le site pour rejoindre le port de Béjaà'a ; avant de la voir implantée à ”'tiaret.Cela étant, il est utile de rappeler que dans la wilaya de Bouira, outre les 13 zones d'activités existantes au niveau des communes, deux zones industrielles attendent toujours des investissements de qualité ; l'une à Oued El Berdi, à 10 kilomètres au sud de Bouira et à 3 kilomètres de l'autoroute, et traversée par la pénétrante de Sour-El-Ghozlane, qui s'étend sur 225 hectares et qui vient d'avoir une extension sur 190 hectares et l'autre, la mégazone industrielle de Dirah, à 6 kilomètres au sud de Bouira mais qui sera traversée par la quatrième rocade Khemis Miliana – Bordj-Bou-Arréridj, qui s'étend sur 800 hectares qui a eu l'aval de la Commission nationale des investissements (CNI) en avril dernier et dont 250 hectares sont en cours de viabilisation au niveau de la localité de Lahouaf , terrain plat et inculte et qui est aux limites avec la daà'ra de Sidi Aà'ssa.Tous ces atouts, ajoutés aux trois barrages hydrauliques qui cumulent un volume de près d'un million de m3, et la wilaya de Bouira souffre encore du manque d'investisseurs de taille !'Aux dernières nouvelles, nous croyons savoir que l'entreprise publique Sonatrach projette d'implanter son usine de pneumatiques qui nécessite une centaine d'hectares dans cette zone industrielle de Dirah et selon nos informations, c'est ce qui a poussé les pouvoirs publics à accélérer les procédures de viabilisation de quelque 250 hectares sur les 800 existants, et dont l'enveloppe de 12 millions de dinars a été dégagée en août dernier.Signalons à la fin que pour avoir de plus amples informations sur cette nouvelle viabilisation et les projets qui y sont attendus à Dirah, nous avons essayé de prendre attache avec le directeur de l'industrie et de la promotion des investissements, Nadjib Achouri que nous avons joint par téléphone, et qui a toujours été ouvert et communicatif. Mais cette fois, il s'est excusé de ne pouvoir nous répondre en nous disant que le nouveau wali , Mouloud Chérifi , leur interdit de prendre directement attache avec la presse en nous invitant à demander une autorisation. Comme au temps du parti unique, quoi !


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