Algérie


32 familles expulsées sous la pluie L?évacuation des 32 familles qui habitent le Fort turc à Draâ El Bordj depuis octobre 2002 ne s?est pas faite sans violence. Le recours à la force publique pour l?exécution de la décision de justice qui ordonne leur expulsion de ces lieux jugés patrimoine culturel de la wilaya a été nécessaire. Des policiers casqués et armés de matraques étaient dès le lever du jour sur place. Les engins de démolition massés autour du fort n?attendaient qu?un signe des autorités pour entrer en action. Ces dernières - le président de l?APC et le chef de daïra -ne devaient faire leur apparition que vers 8 h. Elles ont été aussitôt cernées par une foule dense qui s?est mise à plaider une dernière fois sa cause. Une cause perdue d?avance, car ni le président d?APC ni le chef de daïra ne se sont laissé fléchir par les prières et les larmes de ces malheureux qui, leurs enfants dans les bras, se demandaient où ils iraient si on démolissait leur hutte. Inflexibles donc, les deux responsables, tout en rassurant les squatters que leurs dossiers déposés au niveau des services concernés seront pris en charge (« Mais quand ? » lança un squatter), ont donné l?ordre aux démolisseurs de passer à l?acte. Avant de quitter le Fort turc ; ils ont été abreuvés d?injures proférées par des jeunes au comble de l?indignation et de la colère. Des jeunes plus excités encore, escaladant le mur du Fort, ou juchés sur une des huttes situées à l?entrée se sont mis à lancer des pierres sur le premier Poclain qui s?est avancé. Le chauffeur a été obligé de prendre la fuite et les policiers de reculer. Les mères entourées de leurs petits pleuraient, d?autres lançaient des imprécations contre les responsables. S?étant cependant ressaisis, les policiers se préparaient à charger de nouveau. Le pire était à craindre. De jeunes filles armées de bouteilles faisaient face à l?assaillant. Des jeunes sur le mur du Fort et sur le toit montraient autant de détermination à repousser l?assaut. Finalement, la sagesse chez l?officier de police a prévalu. Il a préféré le dialogue. Et c?est ainsi qu?au bout d?une demi-heure, les esprits s?étant calmés, l?évacuation des lieux squattés a commencé sous le froid et la pluie. Des matelas, des tapis, des couvertures s?entassaient dans la boue. Où les 32 familles allaient-elles passer la nuit ? Pour rappel, les squatters des 140 logements ont déjà été évacués en octobre 2002 pour être recasés provisoirement au parc communal, avant d?être parqués dans le Fort turc. L?occasion a été saisie par l?un d?eux pour rappeler au président d?APC qu?ils étaient là avec son autorisation.


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