BOUIRA

Le président du nouveau parti le Front du changement, Abdelmadjid Menasra, qui a animé ce jeudi un meeting au théâtre communal de Bouira, s'en est pris aux partisans de l'Algérie algérienne pendant la révolution, les assimilant à des laïcs qui n'avaient d'autres soucis que d'entraîner l'Algérie dans un giron qui est étranger à son identité.
Selon Menasra, c'est grâce à la perspicacité du peuple algérien que les manœuvres de ces laïcs avaient été déjouées puisque la révolution algérienne a été faite au nom de l'Islam et c'est grâce à l'Islam, à la véritable identité de l'Algérie, que le pays a recouvré son indépendance. Ainsi, selon Menasra, les partisans de l'Algérie algérienne, qu'il qualifie de nonsens, allaient entraîner le pays dans l'inconnu. Rien que ça. De l'appel du 1er Novembre où il n'était plus question de l'Islam dans la lutte armée mais de l'engagement des milliers de gens venus de divers horizons depuis les nationalistes aux centralistes en passant par les laïcs et les communistes, du ralliement tardif de l'association des Ulémas algériens à la révolution, qui n'est intervenu que le 12 février 1956, le président du FC n'en avait cure. Pour le conférencier, Bouira représente cette symbiose entre les différentes composantes du peuple, mais des composantes qu'il n'a à aucun moment osé énoncer. Quant à évoquer les événements du Printemps noir de 2001, le Printemps amazigh de 1980 qui avait jeté les premiers jalons du combat démocratique en Algérie, ou encore la question amazighe ; des événements qui étaient le jour même célébrés dans le chef-lieu de la wilaya par des milliers de citoyens, cela n'était plus inscrit dans l'agenda du chef islamiste, qui n'avait d'arguments dans son discours que les sourates et les hadiths.