Au moment où l'Algérie annonce son adhésion pleine et entière au COP21, synonyme de la préservation de la nature sous toutes ses facettes et l'utilisation rationnelle de toutes les ressources naturelles afin de les sauvegarder pour les générations futures pour que la notion de développement durable ne soit plus un vain mot, il se trouve des responsables locaux au niveau la direction des ressources en eau de la wilaya de Bouira qui n'en font qu'à leur tête en optant pour la solution facile.Ce cas vient d'être rendu public par l'association Thaouyalt ainsi que des centaines de citoyens de la commune d'El Esnam, tous possédant des terres ancestrales situées le long de l'oued Tinzar ou Assif n'Tinzar qui prend naissance en haute montagne sur les cimes du Djurdjura d'où jaillit depuis des millénaires une source intarissable dite Tinzar ; une source minérale aux eaux limpides et à saveur exquise qui a toujours servi à l'alimentation de ces centaines de familles qui vivent en contrebas le long de l'oued Tinzar, mais aussi pour leurs bétails et leurs cultures maraîchères et arboricoles ; mais, surtout une source qui a toujours assuré un équilibre écologique et un biotope propre à la région dont des espèces faunistiques et floristiques, parmi les espèces protégées. Même l'Etat algérien adopte depuis le début des années 2000, dans le cadre des différents plans de développement couramment connus sous le générique PNDA, des aides au profit des agriculteurs qui pour les aider dans leurs cultures, ou dans les ouvertures des pistes et réalisations d'ouvrages comme c'est le cas pour cette région pour laquelle la commune d'El Esnam et la daà'ra de Bechloul ont déployé tous les efforts permettant le retour progressif des populations après l'exode des années 1990.Il faut dire que depuis 1997 et le classement du PND ( Parc National du Djurdjura) comme patrimoine mondial, réserve de biosphère, toutes les ressources naturelles s'y trouvant sont de fait considérées comme telles, c'est-à-dire comme faisant partie d'un patrimoine mondial à protéger.Cependant, et à voir ce qui se trame présentement contre cette source, il y a tout lieu de croire que les responsables locaux des ressources en eau ne cherchent que la solution de facilité pour répondre à un besoin, somme toute légitime, des populations en eau potable. Le village de Slim situé à la limite est de la commune de Haà'zer et en contrebas de l'oued Tinzar dans sa partie ouest, fait partie de ces villages qui souffrent affreusement du manque d'eau potable. Et la solution de facilité que semblent adopter les responsables est le captage de la source Tinzar qui, au cas où le projet venait à être concrétisé, créerait une catastrophe écologique irréversible avec le tarissement de l'oued Tinzar qui fait vivre des centaines de propriétaires terriens de la commune d'El Esnam, et ferait disparaître des centaines d'espèces faunistique et floristiques. Un crime que les responsables locaux pourront commettre alors que d'autres solutions existent dont la plus appropriée est l'alimentation de ce village et beaucoup d'autres de la commune de Haà'zer depuis le barrage Tilesdit qu'il délimite du côté sud sur une vingtaine de kilomètres.Un barrage d'une capacité de 165 millions de m3 et qui alimente plus de 26 communes de la wilaya alors que celle dont les berges sont situées sur son territoire est restée privée d'eau et cherche des captages des sources de montagne qui sont appelées à être préservées telles quelles pour protéger la nature.Des paradoxes qui ont encore cours dans notre pays avec des responsables qui font fi des cris des populations et même des conventions internationales ratifiées par notre pays.Plus de 340 pères de famille avaient signé une pétition en avril dernier et l'ont adressée au directeur de la wilaya des ressources en eau pour lui faire part de leur opposition à un tel projet avec des arguments très sensés et surtout très solides en lui rappelant pratiquement tout ce que nous venons de citer plus haut, mais, à leur grand étonnement, et malgré ces appels, le projet a été maintenu.Aussi, après avoir pris acte de ce mépris des responsables locaux envers la protection de la nature, les citoyens de la commune d'El Esnam, appuyés par l'association Thaouyalt de la même commune, s'en remettent désormais au ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, à celui des ressources en eau et de l'environnement et celui de l'agriculture, du développement rural, et de la pêche, pour qu'ils interviennent au plus vite afin d'empêcher ce projet de voir le jour et ce, tout en trouvant une autre solution pour l'alimentation en eau potable du village Slim et de préférence depuis les eaux du barrage Tilesdit qui pourra leur assurer une alimentation permanente.
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Posté Le : 01/10/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Y Y
Source : www.lesoirdalgerie.com