Bouillon de culture au deuxième degré Pupitre

La 17e édition du Sila a débuté sur les chapeaux de roue avec comme slogan « Mon livre, ma liberté ». Cette manifestation livresque, qui coïncide avec la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance, a vu la participation de 630 éditeurs venus de 41 pays. Hier, les organisateurs ont donné le ton à ce festival pour choisir l'Algérie comme invité d'honneur qui ouvre le show avec le stand du doyen de la presse algérienne, le quotidien El Moudjahid qui expose ses reliures depuis sa création en juin 1956. La relation de cette « première » intervient, tout bonnement, dans la continuité de la production des livres sur l'histoire de l'Algérie par l'entremise de sa glorieuse révolution. Un message qui ne manque pas d'intérêt puisque le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a tenu, par sa présence, à placer les priorités dans l'ordre des choses en insistant sur l'édition des ouvrages d'Histoire. L'importance de cette édition internationale du livre réside dans l'insistance sur la qualité de l'édition qui connaît aujourd'hui une compétition dans le roman. Pour les écrivains, romanciers, conteurs et autres bédéistes, le seuil de tolérance de la critique littéraire n'a toujours pas atteint son niveau. A travers le choix de ce festival du livre, le roman algérien se fraye, timidement, son chemin avec l'apparition de jeunes talents qui se découvrent par leur ingéniosité à pousser les barrières de l'exclusion et la monopolisation littéraire. Les pionniers du livre algérien, notamment Mouloud Feraoun, Mohammed Dib et Kateb Yacine reviennent cette semaine hanter les stands aux côtés d'auteurs promus au podium de la littérature algérienne, tels que Rachid Boudjedra, Yasmina Khadra, Laâredj Wassiny... Autant de figures à signaler sans oublier Assia Djabbar. A l'enseigne de ce bouillon de culture au deuxième degré, savamment concocté par les organisateurs, le retour du Sila au Palais des expositions préfigure l'idée de redonner au livre sa fonction itinérante pour aller sous d'autres cieux, dans l'arrière-pays pour mettre la lecture à la portée de tous. Un projet judicieux qui marque une nouvelle ère dans la démocratisation sur le choix des lieux, à travers le territoire national.