Les recherches menées sur certaines des dix grottes existantes ont donné lieu à la découverte d’objets à forte valeur historique et scientifique.
A l’heure où le gouvernement défend la thèse de la «valorisation des ressources propres des collectivités locales» dans le contexte du recul des prix du pétrole qui a entraîné la baisse des ressources financières, certaines communes disposent de véritables gisements, mais qui demandent plus d’attention et de moyens pour les exploiter.
C’est le cas de la commune de Bouhamza, dans la daïra de Seddouk. La possibilité de «replacer le tourisme au cœur du développement», pour reprendre le slogan des autorités, est désormais possible, pour peu que l’administration de wilaya et les autorités centrales se mettent sérieusement au travail.
Il est question de dévoiler et de partager le rêve d’un archéologue algérien originaire d’Akbou, Farid Kherbouche, qui porte une vision particulière du développement touristique à travers ses missions de fouilles archéologiques dans certaines des grottes du mont Gueldaman.
Farid Kherbouche estime que le site a exclusivement un intérêt scientifique et historique important. L’équipe de 15 chercheurs du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) compte atteindre d’abord des objectifs scientifiques en allant plus loin dans l’exploration des 10 grottes de Gueldaman afin de faire parler des milliers d’objets de très grande valeur découverts depuis 2010.
Les chercheurs ont dépoussiéré 7.000 ans de présence humaine dans ces grottes grâce aux objets trouvés. Des céramiques, résidus organiques dans des poteries, restes d’animaux sauvages, d’outils en silex adaptés à la coupe de végétaux et autant d’objets et d’éléments qui déterminent le mode de vie de l’homme aux 5e et 6e millénaires avant notre ère.
Des ossements humains (mandibules d’un enfant et des dents d’individus adultes) vieux de 7.000 ans ont été découverts dans la grotte préhistorique de Gueldaman. Grâce à ces trouvailles, Farid Kherbouche et Slimane Hachi, directeur du CNRPAH ont pu convaincre le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, de visiter le site, afin qu’il puisse s’imprégner de l’importance historique et scientifique de ces grottes préhistoriques.
Pour un statut spécifique
A cette occasion, les chercheurs ont présenté un exposé sur la logistique et les méthodes techniques très poussées qui sont utilisées lors des opérations de fouilles.
«Nous avons profité de la visite du ministre et de celle du wali pour demander un certain nombre d’opérations d’aménagement légers. Il s’agit de l’électrification du site et de l’aménagement de la route qui mène au sommet de la montagne», dira Kherbouche Farid.
Il faut dire que la visite officielle, en ce jour pluvieux, a permis au wali et au ministre de constater toutes les difficultés rencontrées par l’équipe de chercheurs dans son entreprise.
Pour notre interlocuteur, «il est très important également de protéger tout le mont dans le cadre d’un statut spécifique, à l’image du parc de Gouraya et qu’il soit doté de gardiennage. Car le mont Gueldaman renferme aussi des espèces d’animaux et de végétaux uniques qui méritent d’être préservés».
Par ailleurs, le ministre s’est engagé à classer le site comme patrimoine national en attendant d’élaborer une demande aux instances mondiales pour qu’il soit classé patrimoine international.
Ce dernier a invité le wali de Béjaïa à faire le nécessaire afin de promouvoir ce lieu et le rendre plus accessible, en plus de l’implantation d’une base de vie, d’un laboratoire et d’une sorte de monte-charge pour acheminer les équipements et faciliter la tâche aux chercheurs.
Le chercheur souhaite également que la grotte soit équipée d’une structure métallique qui la longera afin de permettre aux visiteurs de profiter de la beauté des grottes chargées d’histoire sans déranger les missions de fouille.
Avec l’installation d’un musée à l’entrée des grottes, Béjaïa peut prétendre à l’exploitation touristique des grottes de Gueldaman et participer à raconter un pan de l’histoire de la région et de l’humanité.
Nordine Douici
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Posté Le : 18/11/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: tipaza.typepad.fr ; texte: Nordine Douici
Source : elwatan.com du mercredi 16 novembre 2016