Algérie

BOUGUERRA, AKOUCHI ET REBIAIA À CONSTANTINE


Le contexte éminemment politique du premier jour de campagne électorale a été totalement éludé par les trois leaders de l'Alliance verte. Hasard du calendrier oblige, le triumvirat de l'Alliance islamiste redécouvre le legs de Abdelhamid Benbadis, dans sa ville et à la veille des célébrations officielles commémorant la mémoire du fondateur de l'Association des oulémas.
Est-ce à dire que «l'évènement» était propice à la réappropriation, sans risque, de sa pensée, son triptyque et sa clairvoyance ' L'exercice aura été harassant pour les présents qui ont eu droit à des oraisons d'encensement prêtant aux préceptes du cheikh, leur raison d'être dans le giron de la chose politique. En somme, leur meeting constantinois dans la soirée de dimanche n'aura valu dans ce premier face-à-face de campagne avec les électeurs potentiels que par l'évocation mielleuse de Benbadis. Heureusement qu'il y a eu pour les nombreux journalistes venus couvrir le baptême du feu de la campagne de l'Alliance verte, ce point de presse improvisé juste avant que Bougherra, Akouchi et Rebiaïa rejoignent la scène de la salle de l'ex-UP (université populaire). Là au moins, quelques lignes conductrices du programme de campagne électorale de l'Alliance furent évoquées par le trio islamiste qui ambitionne de réviser la Constitution s'il est porté majoritaire dans la future Assemblée. Plutôt chef de file que coleader, Bouguerra est le premier à prendre la parole pour dire que l'Alliance a surpassé les programmes partisans en élaborant un programme digne d'un Etat et qui couvre tous les secteurs. «Nous nous sommes inspirés des programmes des trois partis en faisant appel à l'expertise d'éminents spécialistes et à des opérateurs économiques pour homogénéiser nos points de vue et les fondre dans un programme global». La campagne, elle, s'articulera à ses dires, sur cinq points focaux à savoir : une nouvelle Constitution, un citoyen coopératif, une économie croissante, une société aisée et une diplomatie active. Des thèmes génériques qui sont explicités en 43 axes et 718 dispositions, selon lui. Le leader du MSP ajoutera que par sa démarche «l'Alliance de l'Algérie verte aspire à mettre les bases de sa propre expérience et refuse de s'inspirer ou d'importer des modèles tunisien, égyptien, marocain ou libyen». Un programme qui est basé, selon Hamlaoui Akouchi «d'abord sur l'identification des problèmes avant d'émettre des propositions et des dispositions à même de redresser la situation à commencer par la loi fondamentale, car nous aspirons à l'instauration d'un régime parlementaire. Aussi, la nouveauté dont nous sommes fiers est l'Alliance en elle-même puisqu'il s'agit d'une première en Algérie, voire même dans le monde arabe». Fateh Rebiaïa pense de son côté que l'Algérie est à la croisée des chemins et n'a d'autre choix que l'option du changement par l'urne. A défaut, «le pays risque de sombrer dans l'anarchie, le désordre, l'ingérence étrangère et la spoliation de ses biens. C'est pour cela que nous œuvrons pour une révolution qui passe par l'urne et tout échec incombe aux parties responsables de l'encadrement de l'opération de vote, notamment l'administration et la justice qui sont aujourd'hui devant un examen capital». Et de prévenir que les partis de l'Alliance islamiste assumeront leurs responsabilités tant qu'ils auront le soutien du peuple si sa volonté venait à être confisquée, exhortant celui-ci de voter pour éviter que l'on vote à sa place et en son nom.


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