Boughezoul à Médéa : On critique déjà la ville nouvelle

Le gros nuage de poussière soulevé samedi dernier, sur le site de la futuriste métropole intelligente des Hauts-Plateaux, la ville lac de Boughezoul, par le cortège officiel de trois ministres et cinq walis, n’a pas beaucoup impressionné les habitants de l’ancien village situé à proximité de la plateforme du projet.Ces derniers, qui vaquaient à leurs occupations sur la principale route, n’ont même pas levé les yeux au passage de dizaines de véhicules ministériels, car ils sont blasés à ce genre de tintamarre, comme un tournage d’un film qui se répète depuis plusieurs années, sans connaître la fin du chef d’œuvre. Les travaux de ce fameux projet ont été entamés, en 2008, par une entreprise sud-coréenne dont le taux d’avancement se situe aujourd’hui au stade des VRD ! La vision des pouvoirs publics, à travers ce projet sur l’horizon 2025, a pour objectif essentiel une meilleure répartition spatiale des populations, par un redéploiement des flux migratoires de la région nord vers les zones sud des Hauts-Plateaux. En d’autres termes, le projet de métropole devra permettre de réduire la pression démographique sur les villes urbaines ceinturant la plaine de la Mitidja, en accueillant d’ici là, jusqu’à 35 000 habitants.Cette ville lac de Boughezoul aura comme fonction dominante le tertiaire supérieur (recherche scientifique, haute technologie de l’information, biotechnologies, énergies renouvelables etc.). Mais cette formule qui, non seulement tarde à voir le jour, demeure surtout mal perçue  par la population locale qui n’a pas été associée à cet important projet, notamment sa jeunesse inquiète que le fruit de ce nouveau pôle scientifique ne sera pas profitable aux citoyens de la localité, qui tirent leurs ressources actuellement de l’élevage ovins et du petit commerce de prestation. Ils seront, selon leurs mots crus, repoussés ailleurs et à leur propre sort comme un «no man’s land» dans cet immense territoire de la steppe…