Algérie

Bougherra



Bougherra
Le défenseur central de l'EN, Madjid Bougherra, s'est expliqué sur son rôle de capitaine dans un entretien accordé au Parisien. «Dans le vestiaire, j'essaie de détendre l'atmosphère jusqu'au dernier moment. Et puis, je fais mon discours dans le tunnel au moment d'entrer sur la pelouse. Mon message est clair : «Personne n'est au-dessus de l'équipe.»On joue pour son pays, alors personne ne fait son petit numéro dans son coin.Il n'y a pas de stars dans cette équipe.Si on n'est pas soudés, pas solidaires, si on ne fait pas les efforts les uns pour les autres, on n'a aucune chance.Le mec qui ne comprend pas ça, je lui rentre dedans», a révélé Bougherra, qualifié deux fois de suite au Mondial après avoir galéré pendant longtemps en sélection algérienne.«Quand j'arrêterai, je me rendrai compte de ce qu'on a fait. Je me souviens de ces débuts, on jouait partout et nulle part, on a même évolué à Goussainville, au fin fond de la région parisienne.Pendant longtemps, je n'ai connu que des échecs. On a échoué à se qualifier au Mondial 2006, puis aux CAN suivantes?», ajoute l'artisan de la qualification des Verts au Mondial brésilien, qui ne s'est jamais découragé.«Depuis que je suis capitaine, je n'ai pas eu la moindre bagarre à gérer»«Je ne me suis jamais dit :Que fais-tu dans cette galère' » Avec Nadir (Belhadj), Karim (Ziani), Antar (Yahia), on s'est donné une mission : nous ne devions pas être la génération de la honte.On n'a jamais lâché, on voulait rentrer dans l'histoire par la grande porte», a précisé le capitaine de l'EN et le guide des nouveaux joueurs internationaux.«Ils savent qu'on a galéré, on leur raconte, ils sont demandeurs. Sofiane (Feghouli), Faouzi (Ghoulam), Yacine (Brahimi), Saphir (Taïder)? ils sont à l'écoute. Et ça rend ce groupe propre.Depuis que je suis capitaine, je n'ai pas eu la moindre bagarre à gérer, par exemple», raconte le «Magic», fan de Zinédine Zidane, «un modèle, pour tous, les Français et les Algériens». «Je l'admire. Pro, calme, gentil, discret, simple, exemplaire depuis son départ en retraite.J'ai créé une fondation en Algérie qui finance notamment des projets pour les handicapés cette année. J'aimerais bien rencontrer Zidane dans ce cadre-là.Il avait assisté en tribunes à notre premier match du Mondial 2010. Au Brésil, j'espère qu'il reviendra nous voir et finira dans le vestiaire !», a ajouté le capitaine du club qatari de Lekhwiya au Qatar, amoureux de l'EN depuis son jeune âge et supporter des Bleus, notamment lors du Mondial 1998 que la sélection française avait remporté grâce à Zidane.«Au Brésil, j'espère que Zidane reviendranous voir»«J'ai d'abord flambé avec un maillot du Barça floqué du nom de Stoichkov.Après, j'ai eu le double passeport, comme citoyen et comme supporteur! J'étais fou de l'équipe nationale algérienne, mais les matchs étaient rarement retransmis.Sur le skatepark qui nous servait de terrain de foot, je me faisais chambrer par mes potes du quartier, d'origines tunisienne, malienne, marocaine ou sénégalaise, car l'Algérie du ballon peinait à exister sur le continent ! Et puis, je vibrais avec les Bleus.En 1998, on est sortis dans la rue avec les copains, c'était une sacrée fête», souligne Bougherra qui estime que les joueurs d'origine algérienne sont sous-cotés en France.«En France, certaines nationalités sont plus respectéesque d'autres»«Nombre de joueurs d'origine algérienne, et plus largement d'origine maghrébine, qui viennent des quartiers, ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Beaucoup de jeunes ne réussissent pas à cause de la mentalité qu'on leur prête d'office. Certains coachs ou formateurs les cassent, détruisent leurs qualités.Combien de fois entend-on : « Tu dribbles trop! » ' Par rapport à un Brésilien, un Algérien de même niveau souffrira d'un déficit d'image. Certaines nationalités sont plus respectées que d'autres?Prenez Rafik Saïfi, l'un des joueurs les plus talentueux techniquement du football algérien.S'il s'était appelé Saïfinho, sa valeur aurait été multipliée par trois, et il n'aurait pas fini à Istres.Beaucoup de jeunes s'épanouissent après avoir quitté la France (Belfodil, Brahimi, Taïder), des inconnus au bataillon percent plus facilement à l'étranger, comme Guedioura chez nous à Crystal Palace, ou Benatia le Marocain à l'AS Rome», a avoué l'auteur du but de la qualification des Verts au Mondial 2014 lors du mémorable match barrage face au Burkina Faso.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)