Algérie

Bougara (Wilaya de Blida). Appel de détresse d?un « bidonvillois »



Il n?a qu?une cinquantaine d?années, mais il paraît en avoir plus de 70. Un vieil homme ridé, courbé par le poids de la souffrance et de la misère. Lorsqu?il s?est présenté à notre rédaction, Mohamed Hartani gardait quand même l?espoir de voir un jour son problème résolu. Un problème qu?il traîne depuis plus d?une décennie. Les yeux plein de détresse, M. Hartani nous raconte sa misère et ses souffrances depuis qu?il a élu domicile dans une cabane de fortune perdue dans un quartier appelé Ghabet Zaouech, dans la commune de Bougara, wilaya de Blida. Tailleur de profession, Mohamed y vivote avec ses huit enfants dont sept filles. « Entassés, empilés, nous vivons dans des conditions où même les pommes de terre pourrissent », explique notre interlocuteur, qui dit avoir tellement patienté qu?il n?en peut plus. « Voilà des années que je caresse cet espoir : quitter cette cabane lugubre pour un appartement décent dans le quartier. » Une aspiration légitime. Mais qui s?occupe de la distribution de ces logements ? Selon notre interlocuteur, « les responsables locaux fuient leur responsabilité et personne ne veut prendre en charge une demande aussi pressante ». M. Hartani dit avoir déposé sa demande avec la promesse qu?il aura son logement, le moment venu. Il ne lui reste plus qu?à attendre. Alors, il attend. Il ne fait que ça depuis ces dix dernières années. Seulement voilà, l?attente devient longue. Elle pèse des tonnes sur ses épaules affaiblies par la misère. Ne voyant rien venir, notre tailleur entreprend de multiples démarches auprès de l?APC et du wali délégué. Un parcours du combattant. Mais aucun engagement sérieux ne vient adoucir les affres du dénuement, bien que la commune dispose actuellement, selon notre interlocuteur, de 310 logements finis et inaugurés par le président de la République, lors de sa dernière visite à Blida. Figurant sur la liste des demandeurs, M. Hartani exhorte tous les responsables concernés de ne pas « ignorer son cas » et d?honorer leurs promesses? car le moment est venu.


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