Algérie

Bouffée d'oxygène



L'interdiction reste en vigueur pour les produits subventionnés ainsi que pour les produits d'hygiène liés à la lutte contre la diffusion du virus Covid-19.Le gouvernement vient de lever l'interdiction d'exportation qui frappait la production locale. L'annonce en a été faite par le ministère du Commerce dans un communiqué rendu public, lundi en fin de journée. Il reste, toutefois, interdit d'exporter "des masques de protection, du gel hydroalcoolique et des savons liquides, car il y a nécessité de s'assurer de la disponibilité de l'approvisionnement en ces produits essentiels, en ces temps de crise sanitaire", explique le document. Par ailleurs, l'interdiction d'exportation demeure toujours en vigueur pour "les produits subventionnés ou fabriqués à partir de matières subventionnées et l'ail", y est-il souligné.
Une cellule de veille a été installée au ministère du Commerce en vue de "suivre l'approvisionnement du marché national et de garantir sa stabilité et prendre toutes les mesures à même de prémunir le marché national de tous les dysfonctionnements", lit-on dans ledit communiqué. Même si le gouvernement a expliqué les causes de l'interdiction de l'exportation de produits fabriqués localement, cette mesure, faut-il le rappeler, avait provoqué un vif mécontentement parmi les opérateurs exerçant dans l'exportation. Ceux-ci n'avaient de cesse de réclamer la levée de cette interdiction. Fin juin dernier, l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) avait écrit au Premier ministre, Abdelaziz Djerad, pour lui demander de revoir la liste des produits frappés par la suspension.
L'association estimait que cette liste était "exagérée et ne reflète guère la réalité des exportations en Algérie". "Alors que des pays se battent pour gagner des parts de marché à l'internationale, notamment dans le secteur agricole, l'Algérie continue d'imposer son diktat bureaucratique à ses opérateurs", a souligné l'Anexal dans sa missive adressée au Premier ministre. Pendant cette période de suspension, le pays pourrait pourtant gagner, selon l'Anexal, des contrats d'exportation (tous produits confondus) de plus "de 100 millions de dollars dans des marchés au Canada, au Moyen-Orient et en Afrique".
Pour cause de crise sanitaire, l'exportation de médicaments a également été interdite. Cette mesure serait malvenue dans un secteur en plein essor.
Le président de l'Union nationale des opérateurs de pharmacie (Unop), Abdelouahed Kerrar, expliquait, dans un entretien à Liberté, que "face aux menaces liées aux perturbations que le Covid-19 a causées dans les marchés pharmaceutiques mondiaux, les autorités algériennes ont pris la décision d'interdire systématiquement toute forme d'exportation de médicaments". Abdelouahed Kerrar ajoutait que "les entreprises exportatrices accusent de ce fait une baisse de leur chiffre d'affaires et risquent même de perdre des marchés où elles commençaient à peine à s'installer". Le président de l'Unop soulignait sur sa lancée que "cette interdiction peut être quelquefois justifiée, mais que, dans un grand nombre de cas, le préjudice qu'elle génère ne répond pas à un risque particulier d'approvisionnement du marché interne".
C'est pourquoi, rapportait-il, "nous avons demandé à ce que cette instruction soit gérée avec davantage de flexibilité et que cette interdiction soit rapidement remplacée par une autorisation préalable d'exportation".
Youcef Salami


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