Algérie

Bouffée citoyenne Edito : les autres articles



Le premier vainqueur des primaires socialistes de dimanche, un scrutin inédit en France, est sans conteste la démocratie et sa revitalisation. Les socialistes ont largement gagné la première manche de leur pari et, au-delà de leurs espérances les plus optimistes, en amenant les Français dans une votation ouverte à tous les électeurs, à choisir un candidat parmi les six qui ont sollicité leurs suffrages. On a assisté dimanche à «une démonstration de force citoyenne et de fraternité, de respect, de dignité», selon les termes de Harlem Désir, secrétaire national du PS par intérim. Un succès populaire pour le PS que les dirigeants de droite ont cherché à minimiser parce qu'il constitue un avertissement sérieux à Nicolas Sarkozy, le second après le basculement du Sénat à gauche. Bien que les votants n'aient représenté que 5% du corps électoral global, cela devrait donner à réfléchir à la majorité actuelle et à son candidat.
Deux millions et demi d'électeurs ont fait le déplacement des bureaux de vote, plus que le million de participants escompté initialement par les dirigeants du Parti socialiste. Ce qui traduit l'intérêt retrouvé (si toutefois il s'était estompé) pour la chose politique et surtout le désir d'un changement de gouvernance et une alternance attentive à leurs aspirations et préoccupations. Les banlieues et quartiers défavorisés, abritant un grand nombre de Français d'origine maghrébine et africaine, ont participé au premier tour de la primaire socialiste en nombre.
L'autre signe de ce premier tour est le score réalisé par le candidat le plus à gauche du Parti socialiste, Arnaud Montebourg, qui incarne un renouveau de la vie politique et institutionnelle française. En recueillant 17% des voix exprimées, il pèsera sur le second tour qui devra déboucher sur la désignation de François Hollande ou de Martine Aubry pour représenter le PS à la présidentielle de 2012. L'un ou l'autre devra intégrer le programme de Montebourg et la gauche, que le candidat ou la candidate socialiste représentera à l'élection présidentielle, devra 'uvrer au rassemblement d'une France dans sa diversité sociale, ethnique, religieuse et culturelle, loin des clivages, exclusions et suspicions.
Arnaud Montebourg n'a-t-il pas, à l'entame du premier débat télévisé regroupant les cinq candidats socialistes et celui du parti radical de gauche sur France 2, affiché publiquement sa filiation algérienne (son grand-père maternel) pour dire que la France qu'il porte est une France de l'ouverture, reconnaissante de ceux qui l'ont faite et construite ' Une «France nouvelle», comme il la qualifie lui-même, «la France du salariat, des quartiers populaires, des fonctionnaires, des enseignants désespérés, de la jeunesse qui ne croit plus en son avenir, des ouvriers délocalisés, tous les perdants de la mondialisation» qui «ont entendu les propositions pour la nouvelle France».


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