Il semble que le cycle affichage delistes-revendications ait repris dans plusieurs communes de la wilaya, puisque,la semaine passée, c'était Mouzaïa qui a passé une journée mouvementée et,avant-hier samedi, c'était autour de Boufarik de subir le même sort. En effet,et dès le début de la matinée, les abords de l'APC et de la daïra étaient noirsde monde et les gens continuaient d'affluer dès que le fameux «radio trottoir»eut fonctionné : la liste des bénéficiaires des 300 logements sociaux étaitaffichée! Il y avait peut-être beaucoup plus de femmes que d'hommes et debadauds que de véritables demandeurs. Il fallait jouer des coudes et êtrevraiment fort pour pouvoir s'approcher des listes et les lire, mais ceux quiétaient devant lisaient à haute voix aux autres. Le brouhaha empêchait les gensde s'entendre. Soudain, des cris stridents furent poussés par une femme quifaillit tomber à terre : son nom ne figurait pas parmi les 150 bénéficiairesaffichés. Quelque temps après, c'est une véritable procession qui s'est dirigéevers la daïra, responsable du choix des bénéficiaires. «On a donné à ceux quipossèdent déjà un logement mais pas à moi», pourtant on m'a promis un logementpour cette fois-ci», «je resterai devant la daïra jusqu'à ce que je recouvremes droits», «je préfère me suicider plutôt que de retourner sans logement»,«je vous jure que mes enfants sont chez mes parents, ma femme chez les siens etje dors au Hammam depuis plusieurs mois», «venez voir et parlez aux citoyens deleurs conditions de vie», tels sont les propos que nous avons pu recueillirauprès des nombreux citoyens retrouvés en face de la daïra. La chaleur ajoutaità la nervosité des gens et les cris hystériques des femmes se mêlaient à ceuxdes hommes qui demandaient à voir le chef de daïra. Ce dernier a commencé àrecevoir les citoyens afin de leur fournir les explications nécessaires etessayer de les calmer. D'ailleurs, ce dernier nous informe qu'il a procédé à ladistribution de 150 logements sociaux sur les 300 existants afin de ne léserpersonne et de pouvoir procéder à un choix plus judicieux après les recours».Toujours d'après le chef de la daïra, les enquêtes ont été menées dans tous lesquartiers et ont ciblé les demandeurs qui vivaient dans des conditionsprécaires. «Après la constitution des listes, j'ai appelé les comités dequartiers et je leur ai demandé de me présenter les noms de ceux qui sontvraiment dans le besoin. Il n'y eut qu'un seul comité qui me présenta une douzainede noms», nous a déclaré le chef de daïra. De toutes les manières, ceux descitoyens qui ont été reçus par le responsable de la daïra sont ressortis quirassuré, qui, encore en colère, mais nous avons remarqué que le plus grandnombre de citoyens devant l'édifice était constitué de femmes. C'est aussicette tendance que ne manqua pas de faire remarquer le chef de la daïra quiaffirma avoir été étonné qu'un homme fasse une demande de logement au nom de safemme «sauf s'il a quelque chose à cacher». Enfin, et avec la fin del'après-midi, il ne restait que quelques personnes devant la daïra et tout estrentré dans l'ordre en attendant les prochaines revendications.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 09/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com