Algérie

Boudjouher Abdelkader s'en souvient comme si cela datait d'hier



Boudjouher Abdelkader s'en souvient comme si cela datait d'hier
Boudjouher Abdelkader s'en souvient comme si cela datait d'hier
L’association des Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons essaye de préserver la mémoire des six victimes de l’OAS, à savoir Mouloud Feraoun, Max Marchand, Marcel Basset, Robert Eymard, Ali Hamoutène et Salah Ould Aoudia.
Le 15 mars 1962, à quelques jours du cessez-le feu en Algérie proclamé le 19 mars, l’écrivain Mouloud Feraoun et cinq autres inspecteurs d’académie, dont Max Marchand, sont froidement assassinés par un commando de l’OAS, à Château Royal (commune d’El Biar), à Alger.
M. Boudjouher Abdelkader, aujourd’hui professeur d’EPS à Tipasa, qui se souvient de ce douloureux événement comme si cela datait d’hier, tient à apporter son témoignage chaque fois que les circonstances le permettent (il a déjà assisté et participé à des cérémonies de commémoration).
«Nous étions en stage pédagogique à Fontenay-le-Comte, Vendée, en France. De retour en Algérie, nous avions été convoqués par nos inspecteurs à une réunion de travail au Château Royal, lorsque deux individus ont fait irruption dans la salle, tout en s’excusant du dérangement. J’ai attiré l’attention de Monsieur Mouloud Feraoun en lui faisant savoir qu’il s’agissait d’un commando. Il me répond de continuer de travailler. Il était environ 12h30, on a été libérés afin de rejoindre nos postes respectifs», se souvient Boudjouher Abdelkader.
«Le commando est resté embusqué dans le château. Aucun des instructeurs n’avait remarqué leur présence. À peine avions-nous fait environ 100 mètres, que nous avions entendu une rafale retentir. Nous avions compris que c’était un attentat contre nos inspecteurs. Ayant effectué mon service militaire à Orléansville en 1958-1960 sous le grade de maréchal des logis, j’ai eu la réflexion de constater la tenue et le comportement du commando. À partir de ces faits, j’ai fait part de mon témoignage au fils de M. Mouloud Feraoun tout en apportant ma contribution à l’association des Amis de Max Marchand et leurs compagnons», raconte-t-il. «J’ai fait la révolution. Durant mon service militaire, je travaillais (en secret) avec l’ALN», nous précisa Boudjouher Abdelkader qui vit aujourd’hui dans la wilaya de Tipasa.
Mouloud Feraoun, né le 8 mars 1913 à Tizi Hibel (Tizi-Ouzou), est mort assassiné par l'OAS à Alger le 15 mars 1962. Il est notamment l’auteur de la trilogie Le Fils du pauvre (1950), La terre et le sang (1953) et Les Chemins qui montent (1957). Les éditions El Kalima ont publié dernièrement (fin 2020) l’ouvrage Les tueurs et autres inédits, l’ultime page de son journal restée inédite.
L’association des Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons essaye, notamment, de préserver la mémoire des six victimes de l’OAS, à savoir Mouloud Feraoun, directeur adjoint du chef de service des CSE (Centre sociaux éducatifs), ancien instituteur et écrivain ; Max Marchand, inspecteur d'académie, chef de service aux CSE et ancien instituteur ; Marcel Basset, directeur du Centre de formation de l'éducation de base à Tixeraïne
(CSE d'Algérie) ; Robert Eymard, ancien instituteur et chef du bureau d'études pédagogiques aux CSE ; Ali Hamoutène, inspecteur de l'éducation nationale, directeur adjoint aux CSE et ancien instituteur ; Salah Ould Aoudia, ancien instituteur et inspecteur des centres de la région Alger-Est.
Les Centres sociaux éducatifs avaient été créés à l'initiative de Germaine Tillion.
Kader B.
Le soir d'Algérie


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