Algérie

Boudjima, Aït Yahia moussa, Draâ Ben Khedda La méthode des aïeux revisitée



Publié le 15.09.2024 dans le Quotidien l’Expression

Les citoyens des villages ont appris à anticiper les premières pluies automnales.
Plus rien ne sera laissé au hasard.
Cette première moitié du mois de septembre a donné un petit avant-goût de ce qui va suivre dans les prochaines semaines. Après un été très chaud, place désormais aux orages et aux fortes précipitations d’automne. Les premières pluies ont toujours été torrentielles pendant ces mois d’automne. Ce qui engendre dans bien des cas des dégâts. Moins dangereuses, en relief montagneux que sur les plaines, les torrents d’eau qui s’abattent en un laps de temps débordent des lits des rivières. Aussi, depuis des siècles et afin d’éviter les dégâts qui peuvent être très graves, les citoyens des villages ont appris à anticiper les premières pluies automnales. Des travaux de volontariat étaient massivement organisés pour nettoyer et désengorger les voies réservées aux eaux pluviales sur les routes et dans les allées des villages et même aux alentours. « Cela évitait les débordements des eaux vers les maisons et les empêchait de creuser dans les chaussées des routes. Débordant des voies réservées et des canalisations, les eaux provoquaient d’énormes dégradations dans les routes », affirme un vieil homme d’un village à Boudjima, une trentaine de kilomètres au Nord du chef-lieu de wilaya. Aujourd’hui, les autorités locales commencent à s’inspirer de cette pratique ancestrale et effectuent ces travaux dès la fin du mois d’août. Les services concernés au niveau des communes suppléent aux volontariats organisés par les citoyens. « On a passé des années difficiles avant que les services concernés ne viennent combler le vide laissé par les volontariats. De nos jours, les citoyens sont en général des salariés qui n’ont pas le temps de s’organiser pour ces tâches qui reviennent, dans les États modernes, aux communes », explique un autre citoyen d’Aït Yahia Moussa, une vingtaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya. L’anticipation prémunit en effet des dégâts qui peuvent être occasionnés par ces premières pluies d’automne. Cependant, il y a lieu de noter que malgré les efforts consentis par les communes, d’autres facteurs continuent de nourrir ce danger. En effet, sans la remise en état des travaux réalisés sur les routes et dans les divers chantiers, les eaux débordent et engendrent des dégâts dans les centres urbains comme les petites villes et les chefs-lieux des communes. Dans certains centres urbains dont les caniveaux n’ont pas été nettoyés, les pluies diluviennes qui s’abattent forment des mares qui bloquent même les sorties des quartiers. Dans certaines villes, comme Draâ Ben Khedda caractérisée par son relief plat, des quartiers sont coupés du monde à cause justement de ces mares d’eau qui bloquent les entrées et sorties de certains quartiers. Dans bien des cas, cela nécessite l’intervention des services de la commune pour ouvrir les voies. Heureusement que, depuis l’année passée, des travaux ont commencé à être effectués sur les réseaux dans cette ville. Enfin, il faut aussi faire remarquer que les citoyens continuent encore à effectuer ces travaux mais à une fréquence qui ne suffit plus pour éloigner le danger. Ces derniers ont été agréablement surpris d’ailleurs par l’arrivée des communes sur ce terrain traditionnellement bien géré autrefois. Et, il y a beaucoup de domaines qui peuvent être améliorés en s’inspirant des pratiques anciennes comme l’entretien du patrimoine arboricole local.
Kamel BOUDJADI



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