Algérie

BOUDJIMA



Les paroles creuses des élus
Depuis presque une année, les citoyens de la commune contestent l’implantation d’une décharge publique intercommunale à proximité de leur village. Malgré toutes les tentatives et les maintes contestations pour éviter cette pollution, les autorités locales et les élus locaux continuent de faire la sourde oreille. Chaque dimanche, une fumée étouffante monte du beau milieu de la forêt de Yaffajen, un village situé â trois kilomètres du chef-lieu de la commune de Boudjima. Ces émanations nocives pour toutes les espèces vivantes durent hélas toute la semaine et se répandent sur tout le territoire de la municipalité. La contestation couve aussi profondément que le silence des élus locaux mais, est-ce là la politique du fait accompli? En effet, la situation de blocage persistant prête indéniablement à la conclusion de ce constat. L’ignorance des doléances des citoyens depuis une année, est incontestablement une volonté manifeste de pousser les gens à la lassitude et au découragement.Le retour à la genèse de ce qui prête à ce constat permettra d’éclairer la réalité de ce fait accompli. Tout au début, l’idée d’une décharge publique intercommunale a commencé à germer à la veille des élections locales de l’année passée. Pendant la campagne électorale et précisément à Boudjima, les candidats, actuellement élus, ont défendu bec et ongles la nuisance de cette décharge. Ils imputeront, dans tous leurs meetings, la responsabilité du mal qu’elle engendrera au prétendu initiateur, l’actuel président d’APC de Ouaguenoun. Car en effet, cette idée a été l’initiative de cinq communes, Boudjima, Makouda, Timizart, Ouaguenoun et Aït Aïssa Mimoun. En ce temps, la commune devant accueillir sur son territoire ce projet n’était pas désignée. C’est pourquoi, le discours de campagne s’avérera quelques semaines après, tout à fait différent de la réelle intention des prétendants toutes tendances confondues. Dans la commune de Boudjima, les élus ont directement concrétisé l’idée. La décharge publique est sise dans le village de Yaffajen. Les va-et-vient des véhicules amenant de très nombreux et divers détritus, allaient réveiller la curiosité des citoyens. C’est ainsi que ces derniers ont compris que les discours de la campagne électorale n’étaient que de la poudre aux yeux. La décharge sera implantée irrévocablement dans la commune de Boudjima. La contestation ne se fera pas attendre. Les comités de villages ne tarderont pas à saisir les élus pour leur signifier leur refus de cette idée qui allait polluer toutes leurs terres. Des sit-in ont été organisés devant le siège de la commune pour bloquer ce projet. Mais, l’autre partie restait toujours de marbre. Quelques mois après, une pétition a été lancée dans le même objectif. Du côté des élus, l’on tente de rassurer les contestataires. L’argument avancé était, d’abord, que la décharge publique allait sans nul doute générer des postes de travail pour les jeunes. Puis, ce sera l’hygiène au sein de la commune qui en serait bénéficiaire. Et enfin, l’ultime tentative pour convaincre les récalcitrants, s’appuyait sur le projet d’un centre d’enfouissement technique qui réglerait définitivement la question. Les citoyens n’étaient pas convaincus. L’arrivée des camions poubelles n’a pas cessé. Le centre d’enfouissement n’a pas été réalisé. Après une année, la situation demeure inchangée. Tout au long de cet été, les villageois, laissés sans eau potable, continuent d’être envahis par la fumée émanant de la décharge.A rappeler également, que la forêt qui couvre la zone où est sise cette décharge ne se prête point à ce genre de projet. C’est une zone écologiquement fragile qui ne supporterait pas longtemps ce type d’agressions. Les maladies que cela générera ne tarderont pas non plus à apparaître. Le citoyen placé devant le fait accompli subira encore, d’une part, dans la solitude, les conséquences, et d’autre part, il sera contraint de gober les discours de campagne lors des prochaines joutes.


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