La vague d'incarcérations de hauts responsables de l'Etat s'est poursuivie, hier, avec la mise sous mandat de dépôt à la prison d'El-Harrach de l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjemâa Talaï. Il est accusé, notamment, d'abus de fonction et de dilapidation de deniers publics.Egalement député, Boudjemâa Talaï, qui a exercé sous l'ère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, a comparu hier matin devant le juge enquêteur à la Cour suprême, pour être auditionné sur des affaires liées à la corruption dans le secteur des travaux publics. âgé de 67 ans, Boudjemâa Talaï a été contraint de remettre son mandat de député suite à la demande de levée de son immunité parlementaire formulée, le 26 juin dernier, par le ministère de la Justice.
Cité dans des affaires de malversations enregistrées dans le secteur des travaux publics, Boudjemâa Talaï doit répondre des chefs d'accusation d'octroi d'indus avantages dans les marchés et contrats publics, de dilapidation de deniers publics, d'abus de fonction et conflit d'intérêts et corruption dans l'octroi des marchés publics.
Selon des informations recoupées, il aurait, entre autres, octroyé des avantages au groupe ETRHB d'Ali Haddad, l'homme d'affaires fort de l'époque de Bouteflika, qui est également incarcéré à la prison d'El-Harrach. L'affaire concernerait, principalement, l'octroi au groupe d'Ali Haddad du projet ferroviaire reliant Relizane au sud de Tiaret et Tissemsilt.
Cette énième détention de hauts responsables ayant exercé sous les quatre mandats de Bouteflika a coïncidé avec l'ouverture au tribunal militaire de Blida (sud d'Alger) du procès du frère du président déchu, Saïd Bouteflika, des deux ex-chefs des renseignements, le général Mohamed Mediène dit Toufik et le général Athmane Tartag dit Bachir, ainsi que la cheffe du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune.
La poursuite des hauts responsables de l'Etat a été enclenchée après le soulèvement populaire contre le système, le 22 février dernier, qui a contraint le président Abdelaziz Bouteflika à renoncer à se présenter à un 5e mandat, avant de remettre sa démission le 2 avril dernier.
La série d'enquêtes engagées depuis par la justice, sur ordre du haut commandement de l'armée, sur des faits présumés de corruption, a donné lieu, à présent, à l'incarcération d'au moins 11 ministres ayant exercé sous le règne de Bouteflika, dont les deux Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que de plusieurs hommes d'affaires proches du clan présidentiel.
Farid Abdeladim
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Posté Le : 24/09/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farid ABDELADIM
Source : www.liberte-algerie.com