Le ciel n'a qu'une seule frontière. La modestie et la solennité. C'est à son immensité qu'il doit toute sa grâce. Tout comme une autorité, une prérogative de puissance publique, un acte régalien, la décision de tracer des trajectoires à des institutions n'a de sens que dans l'utilité de le faire.La logique dans un pouvoir de nomination est parfois une hilarité sur le destin des uns et une dérision sur la tangente des autres. Il n'est pas pourtant tombé du ciel, ni de la dernière pluie, cet homme tant attendu ailleurs. Et il va piloter tout de même la flotte à partir d'un ciel plein de tourmente et de turbulence. De contrôleur, il prend la place d'un contrôlé. D'un percepteur chiche et appliqué, il se moud dans la peau d'un gros et généreux contribuable. Son instinct de modernisateur et sa hargne à faire toujours mieux vont s'astreindre à un ciel trop capricieux en termes d'éclaircies et de bonne navigation aérienne.Son verbe qui n'était que dans les taux, ratios, mesures fiscales, parafiscales, taxes, droits, redevances, bref, tout un glossaire de sciences financières va lui aussi se moudre dans les retards, la grogne, le mauvais temps, le syndrome des copilotes, bref, toute une lexicologie de météo et de clouage au sol. De l'OMD, il va faire avec l'OACI. De Bruxelles à Montréal, la pérégrination serait malaisée un temps. De la chaîne logistique du commerce international, il va se faire la bille dans un monopole suffocant d'une billetterie à la tête du ticket d'accès. Dans les douanes, la réussite était son critère de performance. Dans une compagnie de transport, le bon atterrissage serait cette lutte implacable dans le monde inégal où la concurrence n'est qu'un objectif éternellement reporté. Il sait, présume-t-on, les difficiles transitions qu'il doit assurer dans un secteur tout aussi vulnérable et sensible que les impôts ou les douanes. Air Algérie est plus qu'une escadre d'avions, c'est un pavillon national. Une icône de professionnalisme.Dans un idéal de bon management gouvernemental, la mission du gars qu'on appelait « Monsieur loi de finances » aurait été autre qu'une rentabilité commerciale.Une salubrité utile et dynamique dans un domaine d'économie et de finances. Perdre ainsi dans des nuages mouvants une capacité de bonne faisabilité n'est encore qu'une regrettable appréciation du sens républicain de la gestion des choses publiques. S'il a tenté pour réussir, indépendamment d'une farouche résistance à incruster l'esprit d'entreprise dans les douanes, il a toute l'attitude de le faire en désengorgeant maintenant de tout obstacle toutes les pistes d'envol. Il saura simplifier les choses en les désillusionnant quand la politique les embrouille. Il lui suffit juste un ciel serein et complètement dégagé.
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Posté Le : 26/05/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Yazid Dib
Source : www.lequotidien-oran.com