Algérie

Bouchareb réussit son film sur Daesh



Bouchareb réussit son film sur Daesh
Après le road-movie avec Forest Whitaker Les voix de l'ennemi tourné aux Etats-Unis, Rachid Bouchareb, revient en Europe, mais cette fois en Belgique où il a tourné son dernier film Sur la route d'Istanbul produit par Arte et diffusé cette semaine sur la chaîne franco-allemande. Un film puissant sur la radicalisation d'une adolescente belge embrigadée par l'Etat islamique et dont la mère remue ciel et terre pour la retrouver. Le cinéaste franco-algérien a réalisé une fiction née du désespoir d'une mère, aperçue à la télé, à la recherche de sa fille disparue en Syrie, à qui on interdisait de sortir de Turquie. Cette image a hanté, quatre ans durant, l'esprit de Rachid Bouchareb, le réalisateur d'Indigènes, et lui a inspiré La Route d'Istanbul, co-scénarisé avec l'écrivain Yasmina Khadra (auteur notamment de L'Attentat). Présenté à la Berlinale, le film diffusé directement sur Arte (mais qui sort au cinéma en Belgique) est avant tout un portrait de femme forte et émouvant dans la lignée des films que réalise le réalisateur franco-algérien. C'est après avoir vu des témoignages de mères à la télévision qui parlaient de leurs enfants partis en Syrie, que le réalisateur a commencé à faire un travail de réflexion. Un thème qui inspire beaucoup le réalisateur très sensible sur ces sujets qu'on retrouve dans Little Sénégal ou London River... Dans London River (2009), il racontait la rencontre de deux parents partis à la recherche de leurs enfants disparus à la suite des attentats de Londres. Le réalisateur d'Indigènes et de Hors-la-loi a besoin de ce genre de films pour traverser les frontières et raconter des histoires. C'est un type de narration qui lui va bien. Ça peut aussi se passer au coeur d'une même ville, pourvu que les personnages soient dans une quête, un voyage. Le cinéaste veut porter la parole de nombreuses familles qui sont dans le désarroi. Les réseaux sociaux sont un problème. Dans le film, on découvre une pléiade de comédiens algériens associés à cette production pour jouer le rôle de Syriens. C'est le cas de Mourad Khan, en chauffeur de taxi passeur de frontières. Louisa Nehar dans le rôle d'une Tunisienne en détresse, ou encore Fawzi Saïchi, dans le rôle d'un passeur syrien corrompu, mais c'est le jeune Mehdi Ramdani, qui joua notamment dans les court-métrages le Hublot et Mollement un samedi..., qui a fait plus sensation avec son accent anglais. Quant au comédien «beur» Abdel Djafri, Bouchareb lui a accordé le rôle principal d'un inspecteur de police turc, toujours dans le registre de l'anglophone. Le téléfilm est réussi pour Rachid Bouchareb, qui est déjà en repérages à Los Angeles pour un nouveau film.[email protected]/* */




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