«Les militants du FLN soutiennent le mouvement populaire», a déclaré, en substance, Mouad Bouchareb, le chef de l'instance dirigeante de l'ex-parti unique, au sortir d'une réunion houleuse avec les mouhafedhs qui s'est tenue, hier, à Alger. Contre toute attente, celui qui avait raillé la première marche du 22 février dernier se rallie aujourd'hui au hirak après avoir été acculé par la base militante qui s'est démarquée, depuis le début de la contestation populaire, d'un cinquième mandat validé par la direction centrale du FLN. Le 9 février dernier, le parti avait réuni plusieurs milliers de militants à la Coupole du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger afin de scander son soutien à la candidature du président Bouteflika à un nouveau mandat.Face aux exigences des Algériens de voir le sigle FLN relégué au musée, et devant la défection publique de plus de 70 mouhafedhs du parti, le coordinateur Bouchareb n'avait plus une grande marge de man?uvre, emboîtant ainsi le pas à son rival du RND.
Dimanche dernier, quelque 70 mouhafedhs sur les 120 que compte le parti ont assisté à une réunion au siège de la mouhafadha de Lakhdaria à Bouira, apportant leur soutien au mouvement populaire et se démarquant des déclarations de Bouchareb.
Ils ont indiqué dans un communiqué qu'ils saluaient le mouvement populaire et soutiennent toutes ses revendications légitimes et refusent toute décision ou note émanant de ce qui est appelé l'instance dirigeante du parti qu'ils ont qualifiée d'«illégitime». Les mouhafedhs ont déclaré également qu'ils refusaient tout dialogue avec cette instance et ils ont demandé aux membres du comité central du parti la tenue dans les plus brefs délais d'une réunion extraordinaire afin d'élire une direction légitime pour le parti.
Ces frondeurs étaient présents à la réunion d'hier d'où la grande tension qui a entouré cette rencontre. Ils ont par ailleurs salué les éléments de l'armée nationale populaire qui veillent à protéger le pays et les citoyens, et aussi les services de sécurité tous corps confondus, pour les efforts et professionnalisme dans l'encadrement des manifestations. Mouad Bouchareb, quant à lui, a indiqué, hier, que «l'occasion est venue pour reconstruire le parti», avouant l'existence de «harkis au sein du parti», sans pour autant citer des noms, avant d'ajouter que «depuis la mort de Boumediene, nous n'avons pas réussi à trouver du consensus». Evoquant Bouteflika, il a expliqué que ce dernier a «compris les revendications de la rue».
Avec le ralliement du FLN et celui relatif du RND, le bloc des partis dits de la majorité présidentielle s'effrite et ne reste comme voix partisane au cinquième mandat que le MPA de Benyounes et le TAJ de Ghoul qui devront certainement annoncer un changement de cap dans les prochaines heures.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 21/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com